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Communication.Management.Marketing

Toute vérité n'est que perception

Apple après Steve Jobs

Troisième et dernier sujet d’intérêt du formidable article de FORTUNE sur Apple : comment Steve Jobs prépare l’entreprise à (sur)vivre sans lui.

Steve Jobs a tellement influencé – et même modelé – le fonctionnement d’Apple que, ainsi qu’un ancien dirigeant de l’entreprise le raconte dans l’article, “Vous pouvez demander à n’importe qui chez Apple ce que Steve veut et vous obtiendrez une réponse, même si 90% d’entre eux n’ont jamais rencontré Steve”.

Or il semble aujourd’hui, selon FORTUNE, que Steve Jobs veuille préparer Apple à poursuivre son développement sans lui mais avec son modèle de management. Pour ce faire, il a notamment initié la création d’une Apple University. L’extraordinaire originalité de cette université est qu’elle apprend aux managers d’Apple comment les décisions sont prises par les dirigeants de l’entreprise à travers des études de cas semblables à celles qu’on retrouve dans les business schools et d’ailleurs préparées par certains des meilleurs professeurs de business schools américaines recrutés par Jobs. Au lieu de faire réfléchir les managers en groupes de travail sur la transversalité, le management des équipes ou la stratégie de l’entreprise comme la plupart des formations corporate de haut niveau, l’Université Apple leur apprend à décider selon la méthode maison.

Steve Jobs - (CC) Wired Photostream

Steve Jobs – (CC) Wired Photostream

Cette approche pose la question du rôle d’un leader charismatique dans une grande entreprise et de l’évolution de celle-ci après la disparition de celui-là. Pour ma part, je ne crois pas une seule seconde qu’Apple sera la même entreprise après le départ – ou la disparition brutale – de Steve Jobs. Elle pourra certainement être encore couronnée de succès mais elle n’aura plus la même vista – petit clin d’oeil à une autre entreprise hi-tech qui a perdu son leader et s’en trouve changée.

En effet, qu’apporte un leader tel que Steve Jobs à son entreprise ?

Essentiellement trois choses :

  • la clarté absolue de la raison d’être et de l’ambition de l’entreprise. Cette clarté est primordiale car elle rassemble les collaborateurs autour d’une ambition commune, définit leurs priorités et donne du sens à leur activité quotidienne. Le leader est le garant de cette vision qui, après lui, n’a plus la même puissance mobilisatrice ;
  • la définition de la culture de l’entreprise qui est, au fond, un ensemble de normes partagées par le plus grand nombre possible. Le leader est à la fois le gardien et l’incarnation exemplaire de cette culture qui, après lui, perd de sa cohérence ;
  • la cohésion d’une équipe dirigeante autour d’un leader qu’ils respectent et dont ils acceptent l’autorité (et la préparation des futurs dirigeants). Le leader est le ciment de cette équipe qui, après lui, se disperse assez rapidement.

Ces qualités, tous les leaders corporate de premier plan les possèdent, qu’il s’agisse de Steve Jobs chez Apple, de Jeff Bezos chez Amazon, d’Howard Schultz chez Starbucks, d’Ed Catmull chez Pixar, d’A.G. Lafley chez Procter & Gamble ou de Mark Parker chez Nike pour ne prendre que quelques exemples actuels (ou très récents dans le cas de Lafley). Ensuite, chacun apporte d’autres qualités propres, comme, dans le cas de Steve Jobs, le génie marketing.

La responsabilité d’un leader n’est pas de faire le travail de ses collaborateurs à leur place mais de leur permettre de donner le meilleur d’eux-mêmes. C’est pourquoi, dans les trois choses les plus importantes qu’un leader apporte à une entreprise, je n’ai cité aucun aspect lié à l’opérationnel ou aux résultats financiers. Ces aspects découlent des trois éléments que j’ai mis en exergue qui ont tous, d’une manière ou d’une autre, trait à l’humain.

Un commentaire sur “Apple après Steve Jobs”

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Il y a donc bien une différence entre le leader charismatique et le leader tout court (aussi bon qu’il soit).
Intéressant de lire ce billet le jour de l’annonce du départ programmé d’un leader de l’ombre (dixit notre ministre des finances), Michel Pébereau, chez BNP Paribas après 18 ans de maison. Il semble, de l’avis général, avoir bien préparé son remplacement mais contrairement au monde des entreprises high-tech, on cherche avant tout un “clone” ou du moins quelqu’un issu du même moule dans le monde bancaire. En gros, on ne cherche pas forcément à ce que les choses changent alors que comme tu le soulignes, il y a de forts risques de changements dans ces entreprises aux leaders charismatiques lors du changement de celui-ci

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