19 novembre 2011 | Blog, Blog 2011, Management | Par Christophe Lachnitt
La (discutable) leçon de management de Mark Zuckerberg
Le fondateur-PDG de Facebook généralise un principe de management qui pourrait à terme se retourner contre Facebook.
Lors d’une interview à la télévision américaine avec Charlie Rose il y a quelques jours, “Zuck” a affirmé que “les entrepreneurs indépendants l’emporteront toujours contre la division d’une grande entreprise”.
Cette assertion me semble discutable.
Certes, on peut penser intuitivement qu’une équipe d’entrepreneurs indépendants est plus motivée – en termes de réalisation personnelle et financière – que les membres de l’une des divisions d’une grande entreprise. En outre, les obstacles politiques et bureaucratiques sont communément moins importants dans une société au sein de laquelle l’esprit d’entreprise prévaut que dans un grand groupe.
Mark Zuckerberg – (CC) Guillaume Paumier
Mais généraliser ce principe de manière aussi définitive que Zuckerberg est très excessif. Il existe de grands groupes où l’organisation et la culture évitent les dérives bureaucratiques. Pour ne pas chercher très loin de Facebook, il suffit de prendre l’exemple d’Apple qui n’est pourtant pas peuplée d’entrepreneurs au sens strict du terme (à part Steve Jobs lui-même en son temps et les patrons des quelques start-ups acquises par l’Entreprise et demeurés en son sein).
En outre, il serait intéressant de reconsidérer cette question avec Zuckerberg dans vingt ou trente ans lorsque Facebook – c’est tout le mal qu’on peut lui souhaiter – sera devenu une grande entreprise. Zuckerberg saura-t-il se prémunir contre le mal qu’il attribue à tous les groupes d’envergure ?
C’est simple d’être un idéologue du management lorsqu’on se trouve dans la condition dont l’on vante les mérites. C’est certainement plus difficile de rester fidèle à son idéologie lorsqu’on se confronte à la situation même qui est censée aller à son encontre.
