La leçon de perception d’un mythe de la Silicon Valley

Un pionnier des réseaux sociaux pris au piège de la transparence.

Sean Parker (32 ans) a cofondé Napster, Plaxo, Causes et Airtime. Il a également été le premier Président de Facebook où il accompagna Mark Zuckerberg à ses débuts et fut le premier à entrevoir le phénoménal potentiel de la start-up. La fortune de Parker est aujourd’hui estimée à 2 milliards de dollars, dont il consacre une partie à des actions philanthropiques. Il est également célèbre pour son style de vie extravagant notamment illustré par son hôtel particulier de New York qui abrite une piscine couverte et des fêtes insensées.

Sean Parker – (CC) JD Lasica

Outre son talent informatique (qui le conduisit à être recruté par la CIA à 16 ans) et son génie visionnaire, c’est aussi ce style de vie (et sa liaison avec la chanteuse Alexandra Lenas) qui attire l’attention des médias grand public.

Plutôt que de tenter de protéger son intimité, Parker a opté pour la transparence complète en se racontant sur son compte Twitter. Il a expliqué ainsi il y a quelques semaines sa tentative de réconcilier perception publique et réalité privée dans The New York Times : “si vous êtes surexposé au point où tout est public, il n’y a rien que les médias puissent écrire à votre propos qui n’ait pas déjà été dit”.

C’est une approche originale et certainement rendue possible par le fait que Parker n’a aucune responsabilité importante à l’égard de parties prenantes : il ne dirige aucune entreprise et sa fortune personnelle lui donne une indépendance totale. La seule chose qui semble le soucier est l’inexactitude des anecdotes racontées à son sujet. Il veut et peut donc éviter ce travers médiatique en disant tout. Il serait plus difficile pour un chef d’entreprise, un artiste ou un sportif qui engagent et/ou représentent d’autres personnes par leur travail d’adopter la même attitude.

Cependant, la méthode de Sean Parker sera peut-être considérée comme avant-gardiste dans quelques années lorsque le développement accru des médias sociaux aura rendu toute vie privée illusoire pour les personnalités publiques. Celles-ci préféreront alors peut-être tout révéler elles-mêmes que de faire face aux rumeurs et spéculations infondées.