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Toute vérité n'est que perception

La leçon de management de l’un des meilleurs grimpeurs actuels

Il est rare que je puisse parler d’escalade sur Superception mais une interview récente de Chris Sharma démontre de nouveau combien alpinisme et management sont riches de convergences, cette fois autour de l’hédonisme.

Surnommé The King, l’américain Chris Sharma (30 ans) est l’un des tout meilleurs grimpeurs rochassiers de la planète. Outre ses performances exceptionnelles sur les falaises et blocs du monde entier, il se distingue par une vision spirituelle de son art, considérant par exemple que le travail réalisé pour atteindre un nouveau sommet compte autant – voire plus – que ledit sommet.

Cette philosophie s’applique parfaitement à l’une des dernières réalisations de Sharma, l’ouverture l’an dernier de l’une des voies les plus difficiles au monde (9b, les amateurs apprécieront), “First Round First Minute”, à Margalef en Espagne. La vidéo ci-dessous montre le travail effectué par le grimpeur américain pour maîtriser progressivement chaque mouvement de cette escalade.

Dans une interview récemment diffusée sur Planet Moutain, Chris Sharma met en perspective ce labeur interminable :

J’ai passé des années à perfectionner cette escalade. Certains des mouvements sont si difficiles pour moi que je dois les désirer plus que tout au monde. Mais ce désir de succès peut jouer contre toi. Lorsque tu penses à l’objectif final plutôt que de vivre l’instant présent, tu ne peux pas t’exprimer. Grimper est sans conteste un jeu mental.

Sur certaines voies que j’ai travaillées, je suis tombé cinquante fois d’affilée sur le dernier mouvement au sommet de l’escalade. C’est vraiment frustrant. Tu te tapes la tête contre les murs jusqu’à ce que, à un moment, tu sois obligé de te moquer du résultat. Alors tu réussis lorsque tu t’y attends le moins, lorsque tu grimpes en t’amusant. C’est lorsque je suis libre, lorsque je suis moi-même, que je grimpe à mon meilleur.

Mais c’est vraiment difficile de créer ces moments-là ; ils sont spontanés. C’est un équilibre délicat parce que, si tu ne prends pas l’escalade au sérieux, pourquoi te donner tant de mal ? Tu dois trouver un équilibre dans lequel tu vis l’instant présent tout en donnant ton maximum et en n’attachant aucune importance au résultat final. C’est alors un moment magique en escalade“.

Ces propos me font immanquablement penser au paradoxe de la philosophie hédoniste : celui qui recherche le bonheur ne le trouve pas mais celui qui poursuit un but plus élevé peut alors rencontrer le bonheur.

C’est une approche qui sied parfaitement au monde de l’entreprise en général et au manager en particulier : c’est en s’attachant à des objectifs plus riches de sens que le montant du résultat opérationnel qu’on donne du sens à l’activité de ses collaborateurs et qu’on amène finalement ceux-ci à donner leur meilleur.

Un commentaire sur “La leçon de management de l’un des meilleurs grimpeurs actuels”

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Merci pour cet article !

Je serais tenté de résumer votre conclusion managériale par ceci, valable pour une motivation individuelle ou collective :

“demandez-vous POURQUOI plutôt que COMMENT”

C’est la fameuse recherche de SENS qui manque très souvent dans le triangle de la motivation : sens, compétence, objectif.

A nouveau, merci pour tous vos articles et ce blog, c’est un réel plaisir.

Cédric

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