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Toute vérité n'est que perception

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Dans la foulée de mon article d’hier, une seconde anecdote sur les relations de la présidence américaine avec la presse qui démontre l’inversion des rôles sur cinquante ans entre le pouvoir politique et le quatrième pouvoir.

Le journaliste politique d’ABC Jake Tapper relève sur son blog un passage du nouveau livre de David Sanger consacré à la politique étrangère de Barack Obama – Confront and Conceal: Obama’s Secret Wars and Surprising Use of American Power :

Après le raid (contre Ben Laden), les officiers de l’Armée pakistanaise furent encore plus furieux lorsque les Américains, qui avaient pourtant été très disciplinés au cours des mois précédents, firent preuve de triomphalisme dans leurs commentaires publics. Il y avait une énorme et compréhensible demande parmi les médias de bénéficier d’une reconstitution précise de la quête et de l’élimination de l’homme le plus recherché au monde. Alors que le jour se levait dans un Washington frappé de stupeur, John Brennan (conseiller adjoint à la sécurité nationale) fut amené dans la salle de presse de la Maison-Blanche afin de décrire les événements dont il n’avait qu’une compréhension parcellaire et dont les détails à sa disposition se révélèrent en partie inexacts.

Au Pentagone, les officiers supérieurs étaient révulsés contre la relation des événements et du mode opératoire du commando faite par Brennan. Ils considéraient que l’ancien officier de la CIA révélait des secrets opérationnels (en fait, aucun secret ne fut rendu public).

Robert Gates – (CC) West Point Public Affairs

Deux jours plus tard, Robert Gates (Ministre de la Défense) évoqua les événements avec Tom Donilon (conseiller à la sécurité nationale auprès du Président) et lui présenta un bilan acerbe de la manière avec laquelle la Maison-Blanche avait géré les suites du raid.

‘Je recommande une nouvelle stratégie de communication’, déclara Gates de son ton ironique habituel. ‘Ah oui, laquelle ?’, l’interrogea Donilon. ‘Fermer notre gueule’, lui répondit le Ministre de la Défense.

C’est une réaction – et une recommandation – compréhensible de sa part. La gestion médiatique du raid contre Oussama Ben Laden met en effet en lumière une inversion complète par rapport au programme Apollo : alors que, au début des années 1960, le pouvoir médiatique aidait le pouvoir politique à contrôler sa parole publique, aujourd’hui le pouvoir politique semble parfois aider le pouvoir médiatique à tout rendre public.

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