Qui a encore besoin des médias classiques pour faire monter son cours de Bourse ?

Twitter est là pour cela !

Tout communicant qui a dirigé les relations presse d’un groupe coté en Bourse sait que sa principale mission est de contribuer à la valorisation financière de son entreprise. Twitter élargit notre champ d’action dans cette optique. Comme aurait dit Clausewitz, le réseau de micro-blogging est la poursuite des relations presse par d’autres moyens.

Elon Musk, génial fondateur et patron de l’entreprise de voitures électriques Tesla, excelle à cet égard. Il avait déjà fait montre d’une maîtrise (risquée) de Twitter lors de sa querelle avec The New York Times il y a quelques semaines (lire ici, ici et ici).

Il a récidivé la nuit dernière en mettant en ligne sur Twitter un tweet (voir ci-dessous) indiquant qu’il allait faire une grande annonce ce jeudi, annonce qu’il reporta ensuite à mardi afin d‘éviter d’être en concurrence avec les communications émanant d’autres entreprises et institutions en cette fin de trimestre.

(CC) Twitter

Ce tweet eut deux conséquences immédiates :

• doper le cours de Bourse de Tesla qui s’apprécia de plusieurs pourcents en cours de séance ;
• créer un formidable buzz, les observateurs et journalistes se lançant dans une sorte de concours du Géo Trouvetou numérique afin de deviner la nature et la teneur de la future annonce d’Elon Musk.

C’est une nouvelle démonstration de la désintermédiation qui caractérise le monde médiatique à l’âge d’Internet en général et de Twitter en particulier.

Certes, les médias sont de moins en moins utiles aux acteurs de l’actualité pour communiquer avec leurs publics cible. Ils sont en revanche plus nécessaires que jamais pour mettre en perspective les soubresauts d’un monde qui éructe désormais à la vitesse de la lumière.