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Toute vérité n'est que perception

L’actualité peut-elle encore être ennuyeuse ?

Sa couverture par les médias s’apparente de plus en plus à celle du sport.

En vacances outre-Atlantique, je me faisais aujourd’hui cette réflexion après quelques jours de consommation encore plus intensive que d’habitude des médias américains.

Ainsi que j’ai déjà eu plusieurs fois l’occasion de le souligner sur Superception, la concurrence effrénée des sites Internet en tout genre conduit les médias traditionnels à (presque) tous les extrêmes pour assurer leur survie.

En particulier, l’information est aujourd’hui devenu un produit comme un autre, ce qui a deux conséquences néfastes.

Erin Burnett, la présentatrice de la tranche matinale de CNN, est l'une des incarnations emblématiques de cette dérive - (CC)  Redfield_5000

Erin Burnett, présentatrice de la tranche de début de soirée de CNN, est l’une des incarnations emblématiques de cette dérive – (CC) Redfield_5000

En premier lieu, les journalistes doivent promouvoir, même au-delà du raisonnable, l’actualité dont ils rendent compte. De ce fait, la moindre petite information est transformée en rebondissement spectaculaire et le moindre début de scoop en événement de l’année.

En second lieu, les journalistes ont tous les droits, sauf celui d’être ennuyeux. Il faut captiver le public afin d’éviter qu’il n’aille vers un autre média plus séduisant.

Ces deux tendances apparentent de plus en plus les journalistes d’actualité aux reporters sportifs.

On n’a jamais vu un commentateur d’une chaîne télévisée détentrice des droits d’une épreuve sportive critiquer la qualité du produit que son employeur a chèrement payé (pensez à TF1 pour l’équipe de France de football ou à France Télévisions pour le tournoi de Roland Garros). Les journalistes opèrent désormais avec la même logique : il faut survendre le produit quel qu’en soit le prix en termes de crédibilité.

De même, la couverture de l’actualité doit-elle aujourd’hui être un spectacle, comme le commentaire sportif dans lequel des personnalités telles que Roger Couderc, Thierry Roland ou Nelson Monfort ont brillé au moins autant en raison de leur faconde que de leur compétence technique.

Cette double évolution du compte-rendu de l’actualité va à l’encontre de sa composante la plus importante : sa mise en perspective pour lui donner du sens. Le problème est que cet exercice est plus rébarbatif que l’infotainment (l’info-divertissement). Or les médias n’ont plus le droit d’être ennuyeux, même pour traiter des sujets les plus graves.

Et pourtant, la valeur démocratique de l’information ne devrait jamais être subordonnée à sa valeur marchande.

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