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Toute vérité n'est que perception

Les citoyens-journalistes créent-ils de l’emploi pour les journalistes professionnels ?

C’est la thèse professée dans son édition d’aujourd’hui par The Economist. Est-elle pertinente ?

Le célèbre magazine s’appuie sur le massacre à l’arme blanche du soldat Lee Rigby perpétré dans les rues de Londres le 22 mai dernier par deux individus, dont l’un s’exprima ensuite devant le Blackberry d’un passant.

Cette “interview” fut d’abord diffusée par ITV News puis reprise par les télévisions du monde entier qui créditèrent ITV. En fait, la chaîne britannique eut comme seul mérite d’être la première sur le lieu de l’assassinat et d’ainsi obtenir la vidéo filmée par le quidam.

The Economist en déduit que le journalisme citoyen (i) améliore la qualité du compte-rendu de l’actualité et (ii) crée du travail supplémentaire pour les journalistes professionnels. Si le premier point est indiscutable, le second mérite débat.

Les hommages à Lee Rigby sur le lieu de son assassinat - (CC) kennelhamster

Les hommages à Lee Rigby sur le lieu de son assassinat – (CC) kennelhamster

Tout d’abord, il convient de souligner que le terrible meurtre de Lee Rigby relève de la catégorie des événements imprévisibles dont seuls des citoyens peuvent témoigner. Ce n’est pas, loin s’en faut, le cas de tous les faits relatés par les citoyens-journalistes, surtout quand ils concernent des situations qui se développent sur la durée.

Ainsi, si le passant qui filma l’interview de l’assassin du jeune soldat ne supprima le travail d’aucun journaliste professionnel, il n’en va pas toujours ainsi. La présence de citoyens sur un grand nombre d’événements – 7 000 heures de vidéos liées à l’actualité sont ainsi mises en ligne chaque jour sur YouTube – peut en effet éviter à certaines rédactions d’envoyer des reporters sur place afin de réduire leurs coûts opérationnels.

Cependant, les témoignages de citoyens-journalistes ne constituent pas la seule solution low-cost pour les rédactions. Elles peuvent aussi, sauf pour les événements imprévisibles précités, acquérir les témoignages (images, sons…) rapportés par d’autres médias, ce qui est toujours moins dispendieux que d’aller sur place. Le journalisme-citoyen représente donc une nouvelle facette d’une tactique aussi ancienne que le journalisme.

De là à écrire que le journalisme-citoyen crée de l’emploi pour les journalistes professionnels, il y a un pas que j’ai du mal à franchir aujourd’hui.

Cette logique revient en effet à induire que les médias embauchent des journalistes lorsqu’il y a davantage d’événements d’actualité à relater. Or les revenus des médias reposent non pas sur le rythme de la marche du monde mais sur les dépenses des annonceurs et des consommateurs.

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