Le pire défi du manager : l’indifférence

Comment manager sans dialoguer ?

Je lis ces jours-ci les formidables mémoires de Jimmy Connors – “The Outsider: My Autobiography” – dont une phrase m’a particulièrement intéressé ce week-end : “vous connaissez ma devise : vous pouvez être pour ou contre moi, je m’en moque tant que vous êtes là“.

Cette assertion fait référence à la conviction qui a toujours animé “Jimbo” d’être à la fois un champion et un homme de spectacle qui devait faire le show pour les fans de tennis du monde entier. Or que redoute le plus un showman ? L’indifférence du public à son égard.

Jimmy Connors – (CC) Shinya Suzuki

Un manager n’est pas un showman mais il fonde également une grande partie de son activité sur sa capacité à nouer un dialogue avec les autres afin de les motiver, les guider et progresser avec eux.

A cet égard, je trouve personnellement qu’un collaborateur qui fait preuve d’indifférence à l’égard de son métier et de l’équipe à laquelle il appartient est beaucoup plus difficile à manager qu’un collaborateur qui manifeste une opposition, voire un rejet, de l’environnement dans lequel il opère.

Un désaccord est une forme d’échange et donc une fondation sur laquelle on peut construire, même difficilement. Un débat est un début. L’indifférence est un repli sur soi, un refus du dialogue, l’expression d’une blessure – ou d’une arrogance – trop profonde pour même s’exprimer. Le silence est une sentence.