Expérience : atout ou handicap ?

Une question centrale dans tout recrutement.

Je suis tombé au cours de mes lectures matinales sur un proverbe américain qui dit à peu près ceci : “une fois que vous acquis de l’expérience, vous êtes trop vieux pour en tirer parti“.

Lors d’un recrutement, on se pose toujours la question de l’importance à accorder à l’expérience relative des différents candidats que l’on rencontre. Ce sujet avait d’ailleurs été au coeur de la primaire démocrate entre Barack Obama et Hillary Clinton en 2007-2008.

(CC) Thomas Huston

Obama expliqua alors que l’expérience en soi n’était pas un atout : certes, Clinton était plus expérimentée que lui mais cela ne l’avait pas empêchée de commettre des erreurs importantes – par exemple en votant au Sénat en faveur de la guerre en Irak – que lui avait su éviter. Il rappelait ainsi qu’expérience n’est pas forcément synonyme de performance. Les Démocrates puis l’ensemble du peuple américain lui donnèrent raison.

Pour ma part, je ne considère pas l’expérience comme un critère déterminant lors d’un recrutement. Elle peut être porteuse d’atouts – par exemple il me semble que la capacité intuitive, très importante dans nos métiers, se nourrit de l’expérience. Mais elle peut aussi constituer un handicap – il peut ainsi arriver que ceux qui ont beaucoup d’expérience croient avoir tout vécu et soient plus réticents à innover ou courir des risques, pensant déjà connaître l’issue des initiatives qu’ils pourraient prendre.

C’est pourquoi, à mon sens, la meilleure compagne de l’expérience est l’ouverture d’esprit qui permet de tirer lucidement les leçons des événements passés et de ne pas limiter le champ du possible à ce que l’on a déjà expérimenté.