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Perception du public à l’égard des médias : des attentes déçues

Le Pew Research Center vient de publier une étude très complète et très intéressante sur la perception des médias d’information par les Américains à partir d’un sondage mené du 17 au 21 juillet derniers, c’est-à-dire en plein milieu de l’affaire Edward Snowden.

La conclusion principale de cette étude est paradoxalement positive : même si les citoyens sont déçus par le travail des journalistes, ils expriment une forte attente à leur égard en matière de surveillance des actions des responsables politiques.

68% des personnes interrogées (soit une augmentation de 10 points par rapport à 2011) considèrent ainsi que les critiques de la presse à l’égard des dirigeants retiennent ceux-ci de commettre des actes répréhensibles contre seulement 21% qui estiment que ces critiques les empêchent d’accomplir leur mission. Il n’y a pas, à cet égard, de différence notable d’une affiliation politique à l’autre ou d’une classe d’âge à l’autre (l’opinion des plus jeunes dans ce domaine a rejoint ces dernières années celle de leurs aînés).

Pour le reste, il y a peu de sujets de satisfaction pour les médias d’information à la lecture des résultats de cette enquête. 67% des sondés jugent leur relation de l’actualité souvent peu pertinente, 76% relèvent que les médias favorisent un camp politique par rapport à l’autre et 75% soulignent que les médias sont souvent influencés par les organisations et personnalités puissantes. Ces résultats représentent une dégradation parfois sans précédente de l’image des médias d’information au sein du grand public.

(CC) Pew Research Center

(CC) Pew Research Center

Par ailleurs, cette étude fournit des enseignements remarquables sur le poids respectif des différents médias d’information (voir graphe ci-dessus) : la télévision demeure la première source d’information pour 69% des personnes interrogées contre 50% pour Internet (en croissance constante), 28% pour la presse écrite (dont le déclin est constant) et 23% pour la radio (qui poursuit sa reconquête). Ce paysage médiatique représente une mutation majeure par rapport à celui de 2001, alors que 45% des personnes interrogées citaient la presse écrite et seulement 13% le web.

Enfin, seulement une faible majorité des sondés (54%) trouve que les journalistes sont plus importants que dans le passé car ils aident à donner du sens au monceau d’informations que nous devons digérer chaque jour. 38% estiment qu’ils sont moins importants car nous pouvons aujourd’hui accéder à l’information sans leur aide. C’est à mon sens le résultat le plus inquiétant de ce sondage pour les médias d’information. Il n’y a pas à cet égard de grande différence d’une classe d’âge à l’autre.

Le résultat le plus encourageant, a contrario, concerne la compréhension par le grand public de la mission spécifique des journalistes : 79% des personnes interrogées déclarent ainsi que ce métier nécessite des compétences et une formation particulières contre 19% qui ne le pensent pas. C’est un enseignement intéressant à l’heure où beaucoup d’observateurs se demandent ce qu’est un journaliste professionnel par rapport notamment aux journalistes citoyens et aux activistes (lire ici mes vues à ce sujet).

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