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Toute vérité n'est que perception

Les technologies de la NSA peuvent-elles favoriser une révolution journalistique ?

Un nouveau site web d’actualité lancé aujourd’hui même a pour ambition de nous faire accéder à des monceaux d’information inexplorés et potentiellement passionnants. Pour ce faire, il exploite un vide numérique.

Ce site, Vocativ, a pour ambition de tirer parti du “deep web” (le web invisible ou profond en français). Le “deep web” est l’ensemble des informations hébergées sur Internet qui sont ignorées par les moteurs de recherche. Il comprend des documents Word, des feuilles de calcul, des médias accessibles uniquement sur abonnement, des pages au contenu dynamique… Il représenterait 96% de l’ensemble d’Internet.

Vocativ affirme pouvoir dénicher des informations auxquelles les autres médias n’ont pas accès en combinant l’exploitation du “deep web” et le suivi des réseaux sociaux. Sa technologie de recherche sur Internet serait comparable à celle utilisée par les forces de l’ordre pour surveiller les activités en ligne des terroristes et les agences d’espionnage pour recueillir des informations secrètes.

Dans le toujours passionnant Fast Company, le patron de Vocativ, Scott Cohen (ancien rédacteur en chef numérique du New York Daily News), explique qu’Internet est rempli de “groupes de signaux disparates” et que la mission de Vocativ est de les organiser en histoires cohérentes. Le travail de ses journalistes et analystes de données – une association encore assez originale dans l’univers de la presse – consiste à dénicher des données, vérifier leur pertinence et leur donner du sens.

Dans cette optique, Vocativ a notamment recruté des journalistes au sein d’ABC, du Huffington Post, du New York Daily News et de Vice. Les analystes sont d’origines plus diverses et maîtrisent plusieurs langues afin de pouvoir effectuer leurs recherches sur l’ensemble du web mondial et pas seulement sur sa composante anglophone. Vocativ cible prioritairement le même public que celui de BuzzFeed et Vice : les jeunes qui font montre de peu d’intérêt pour les médias d’information classiques.

La capacité de Vocativ à fouiller les recoins les plus délaissés du web repose sur une solution logicielle propriétaire, Open Mind. Ce logiciel de renseignement sur Internet, développé par une entreprise détenue par Mati Kochavi, l’actionnaire israélien de Vocativ, fut d’abord vendu aux agences gouvernementales de maintien de l’ordre et de gestion des crises naturelles. Toujours selon Fast Company, Open Mind ne s’intéresse qu’aux informations dites ouvertes et ne pioche par exemple pas dans les comptes DropBox de sauvegarde/stockage de données sur le nuage (“cloud“).

Certaines des technologies logicielles utilisées par Vocativ (notamment celles capables de trouver une information pertinente dans un amas de données numériques) ressemblent à celles utilisées par la NSA (National Security Agency) – et un nombre croissant de grandes entreprises – pour surveiller la planète.

Ce n’est pas l’aspect le moins amusant de l’activité de cette nouvelle start-up médiatique.

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