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Communication.Management.Marketing

Toute vérité n'est que perception

Amazon met-elle en avant ses drones pour faire oublier ses clones ?

Dimanche soir, dans le cadre de la célébrissime émission américaine “60 Minutes“, Jeff Bezos a présenté une solution de livraison en une demi-heure par drones automatisés de biens achetés sur Amazon. Un formidable coup de communication trop beau pour être vertueux ?

J’ai été, peut-être encore plus que beaucoup d’autres étant donné mon goût insatiable pour l’innovation et les nouvelles technologies, excité par ce concept et estomaqué par la capacité du fondateur-patron d’Amazon à penser plus loin que les autres et à ne pas s’arrêter à tous les obstacles qu’il lui faudra dépasser pour faire aboutir une telle idée. Une idée que La Poste avait introduite il y a huit mois… en poisson d’avril. Ce projet incarne ainsi à merveille les trois valeurs chères à Jeff Bezos : satisfaction client, innovation, vision long terme.

Mais il convient aussi, malgré toute mon admiration pour le “génial chauve”, de constater que cette annonce tombe à pic. En effet, depuis la parution du livre de Brad Stone narrant par le menu l’histoire de la création et du développement d’Amazon, les interrogations se multiplient sur les conditions de travail et de rémunération des collaborateurs du Groupe.

Ces questions ont été renouvelées il y a quelques jours par deux journalistes de la BBC et du Guardian qui ont eu la même idée : se faire embaucher comme intérimaire dans un centre logistique du Groupe. Leurs enquêtes respectives sur le terrain confirment – en leur donnant une dimension encore plus humaine – les révélations de Brad Stone.

Les temps sont donc plutôt difficiles pour Amazon en termes d’image même si cette affaire n’a pas encore pris une dimension incontrôlable. Au-delà de l’envie de faire parler de la marque à la veille du “Cyber Monday” (la plus grande promotion annuelle du commerce en ligne aux Etats-Unis, le lundi après Thanksgiving) et de la nécessité de commencer le lobbying médiatique auprès des autorités de réglementation concernées (au premier rang desquelles The Federal Aviation Administration), l’annonce d’Amazon PrimeAir tombe donc on ne peut mieux : elle focalise l’attention sur les drones que l’Entreprise veut développer et occulte les clones dont on l’accuse de peupler ses centres d’approvisionnement.

Il ne s’agit pas ici de faire un procès d’intention à Jeff Bezos – les deux événements sont peut-être déconnectés – mais de souligner que, si les drones ont bien vertu à cacher les clones, une telle approche ne pourra pas être efficace indéfiniment. Amazon ne trouvera pas toujours des médias aussi complaisants que “60 Minutes” qui, quelques jours après avoir dû renier son enquête sur l’attaque du consulat de Benghazi, lui a offert un publi-reportage de 14 minutes.

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