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Toute vérité n'est que perception

La menace qui explique l’offre d’acquisition de Snapchat par Facebook pour 3 milliards de dollars

Le prix du danger.

Il y a quelques jours, Mark Cuban, milliardaire américain qui a fait sa fortune dans l’Internet, donnait une définition très pertinente de Facebook sur le site CivicScience.

A ses yeux, Facebook est, pour les adolescents, comme la façade de nos réfrigérateurs. Nous y affichons nos photos préférées mais, lorsque nous recevons des visiteurs, nous adaptons ces photos afin, par exemple, de ne pas choquer nos parents. A ces quelques adaptations près, notre frigidaire illustre notre vie. Pour Mark Cuban, Facebook est ainsi devenu un site où nous ne montrons plus toutes les facettes de notre personnalité mais seulement celles qui sont visibles par l’ensemble de nos relations.

Evan Spiegel, le jeune cofondateur et patron de Snapchat qui aurait refusé une offre d'acquisition de 3 milliards de dollars faite par Facebook - (CC) TechCrunch

Evan Spiegel, le jeune cofondateur et patron de Snapchat qui aurait refusé une offre d’acquisition de 3 milliards de dollars faite par Facebook – (CC) TechCrunch

L’utilisation de Snapchat, cette application mobile où les photos et vidéos s’auto-détruisent après 10 secondes au maximum, s’apparente à la liberté qu’offrait Facebook à ses débuts. Grâce à ce caractère éphémère, les adolescents peuvent de nouveau être eux-mêmes sur un réseau social sans crainte du qu’en-dira-t-on.

La métaphore de Mark Cuban me semble d’autant plus pertinente qu’elle permet d’expliquer les premiers signes d’essoufflement de Facebook auprès des adolescents et le rejet par Evan Spiegel, le jeune (23 ans) cofondateur et patron de Snapchat, de l’offre d’acquisition de 3 milliards de dollars que Mark Zuckerberg lui aurait faite.

Cette offre n’exprimait pas l’incapacité de Facebook à développer les fonctionnalités offertes par Snapchat mais bien une inquiétude quant à son propre pouvoir de séduction auprès de la frange de la population la plus sensible à l’application mobile éphémère. D’après des données confidentielles récemment publiées par Business Insider, l’application Snapchat aurait d’ailleurs été installée plus de 60 millions de fois, une performance supérieure à celle d’Instagram lorsqu’elle fut acquise par Facebook pour près d’un milliard de dollars.

De fait, Facebook court le risque de la banalisation après avoir été à la mode puis s’être institutionnalisé jusqu’à séduire plus d’un milliard d’utilisateurs à travers le monde. A cet égard, le concepteur de produits Chrys Bader expliquait récemment sur son blog que Facebook doit être considéré comme tout mouvement social dont l’évolution est marquée par quatre phases : émergence, coalescence, bureaucratisation et déclin.

Naturellement, ces deux dernières phases sont peu attractives aux yeux des jeunes qui testent et adoptent donc d’autres plates-formes (Line, Vine, What’sApp…). Facebook en a déjà acquis une (Instagram) et aurait tenté d’en acheter une seconde – ou plutôt une deuxième (Snapchat). On peut en effet craindre pour le premier réseau social mondial que sa perte d’intérêt aux yeux des jeunes le conduise à une fuite éperdue à la pertinence dans l’acquisition de chaque nouveau réseau social branché.

Cela ne signifie aucunement la fin de Facebook. Mais l’entreprise dirigée par Mark Zuckerberg va devoir apprendre à gérer une concurrence de plus en plus âpre et, partant, à se remettre en cause de manière plus profonde qu’en utilisant simplement sa puissance financière pour se sortir momentanément de l’ornière.

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