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Les leçons de management d’un chef d’oeuvre du football américain

La demi-finale du championnat de football américain qui opposa hier soir les Seattle Seahawks et les Green Bay Packers fut épique et est déjà célébrée outre-Atlantique comme l’un des cinq plus grands matches de l’histoire de la NFL*.

A la mi-temps, les Seahawks, l’une des équipes que je supporte, étaient menés 16 points à zéro, soit un écart supérieur à l’équivalent de deux essais (“touchdowns“) transformés, lesquels rapportent sept points.

Le calvaire de Seattle ne dura d’ailleurs pas qu’une mi-temps : pendant 56 des 60 minutes du match, les Seahawks furent l’ombre d’eux-mêmes et leur quarterback (“quart arrière”, meneur de jeu), Russell Wilson, livra la pire performance de sa carrière de joueur depuis le lycée.

Le sursaut de l’équipe intervint alors qu’il restait 3 minutes et 52 secondes à jouer et qu’elle était encore menée de 12 points (19 à 7). Les Seahawks enchaînèrent alors deux actions d’anthologie (un essai avec une transformation à un point et un essai avec une transformation à deux points miraculeuse) pour prendre l’avantage 22 à 19.

Les Packers égalisèrent avec un coup de pied à trois points et gagnèrent le droit à une prolongation. Dans la première séquence de jeu de celle-ci, les Seahawks marquèrent un essai après une passe de Wilson de 35 yards (32 mètres). Ils remportèrent le match 28 à 22 et se qualifièrent pour la finale du championnat, le Super Bowl.

Le coach (Pete Carroll) et le quarterback (Russell Wilson) des Seattle Seahawks célèbrent leur victoire - (CC) remolacha.net

Le coach (Pete Carroll) et le quarterback (Russell Wilson) des Seattle Seahawks célèbrent leur victoire – (CC) remolacha.net

Ce match prodigue à mon sens quatre leçons de management :

  • la première, évidente, est fournie par l’attitude des Seahawks : il ne faut jamais, jamais abandonner tant qu’on n’a pas perdu. Cela vaut dans le sport comme dans l’entreprise ;
  • la deuxième découle de l’approche des Packers qui, une fois leur avance de 16 points acquise, ne prirent plus aucun risque et pensèrent à ne pas perdre le match plutôt qu’à le gagner en accroissant encore leur domination. Ils laissèrent ainsi aux Seahawks une chance infirme de retour, ce qui leur fut fatal. Dans l’univers corporate aussi, les leaders sont tentés de ne pas remettre en cause leur position sur le marché et, partant, de par exemple moins innover ou être moins agressifs commercialement. L’excès de prudence est souvent synonyme de déchéance ;
  • la troisième nous est donnée par la réaction de Brandon Bostick, un joueur des Packers qui, alors qu’il restait 2 minutes et 9 secondes à jouer, commit une erreur majeure en voulant attraper un ballon remis en jeu sur coup de pied par les Seahawks. Il laissa s’échapper le cuir qui fut récupéré par les Seahawks, lesquels conclurent cette action par l’un de leurs deux essais salutaires. L’erreur de Bostick fut d’autant plus grande que ce n’était pas son rôle d’attraper le ballon ; il devait bloquer les joueurs adverses pour permettre à l’un de ses coéquipiers spécialisés dans cette mission de se saisir de la balle. Après le match, Bostick déclara : “j’ai l’impression d’avoir abandonné mon équipe. Si j’avais accompli ma tâche en bloquant, mon coéquipier aurait pris le ballon et nous aurions gagné le match**. J’ai senti que j’avais mes mains sur le ballon et il a glissé, je crois“. Alors que Bostick aurait pu faire état de la pluie qui tombait durant le match, il assuma publiquement la pire erreur individuelle de son équipe durant cette saison. C’est en étant droit dans les moments difficiles qu’on nourrit la confiance de ses coéquipiers ;
  • cela m’amène à ma quatrième et dernière leçon de management de ce match inoubliable. Je l’ai puisée dans les déclarations de Russell Wilson à la télévision américaine : “nous avons commencé lentement mais, comme nous nous l’étions dit, nous avons continué à croire mutuellement en chacun de nous. Vous faites confiance à votre expérience, vous faites confiance à vos coéquipiers et vous avez foi dans les gens qui vous entourent“. Ainsi que je l’ai déjà souligné sur Superception, la confiance est le carburant le plus important d’une équipe. Et c’est dans les moments difficiles, par exemple quand on est mené de 12 points à moins de quatre minutes de la fin d’une demi-finale, qu’on met cette confiance à l’épreuve et qu’on prend conscience qu’elle peut réaliser des miracles. Faire confiance quand tout va bien est aisé. C’est quand tout va mal que la confiance se mesure et qu’elle sauve. Les Seahawks n’ont pas tenté d’exploits individuels hasardeux pour s’en sortir : ils ont fait confiance à l’équipe.

Une petite gâterie pour finir : à la fin du match, Michael Bennett, un joueur de Seattle, emprunta le vélo d’un policier pour faire un tour d’honneur du terrain.

Voici le tweet plein d’humour que publia alors la police de Seattle :

@SeattlePD

* Un match encore plus mémorable que la finale de la Ligue des Champions de football 2005 entre Liverpool et l’AC Milan.

** Car les Seahawks n’auraient pas eu assez de temps de jeu pour revenir au score.

Un commentaire sur “Les leçons de management d’un chef d’oeuvre du football américain”

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Salut Christophe,
Nous avons vibrés pour ce match au résultat inespéré mais sur lequel nous comptions bien 😉
J’ajouterai que j’ai personnellement trouvé que les 56 premières minutes étaient assez pauvres techniquement, avec deux équipes autorisant un nombre très élevé d’intercetions.
Bref, ce fut un match avec un scenario hors-norme mais avec des acteurs peu a leur aise.
Mon analyse,
Comme quoi, le script peut prévaloir sur la qualité technique tant que le suspens est RDV….
Thomas

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