16 mai 2015 | Blog, Blog 2015, Communication | Par Christophe Lachnitt
Le pouvoir des rumeurs décrypté
Une étude d’Adam Berinsky, chercheur en sciences politique au sein du MIT, s’appuie sur l’exemple du mythe des “commissions de la mort” (“death panels“) inventé en 2009 par certains Républicains pour lutter contre la réforme du système d’assurance-maladie portée par le Président Obama (“Obamacare“).
Pour mémoire, ces quelques politiciens malhonnêtes, au premier rang desquels Sarah Palin et Michele Bachmann, affirmèrent que la loi prévoyait que des commissions composées de fonctionnaires du système d’assurance-maladie se réuniraient pour décider si des personnes âgées malades méritaient ou pas de recevoir des soins en fonction de leur utilité pour la Société.
Cette misérable fable fut notamment décodée par Politifact, le spécialiste de la vérification des déclarations de leaders politique, qui la présenta pour ce qu’elle était : un pur mensonge.
De ce cas concret et d’expérimentations complémentaires, Adam Berinsky tire plusieurs enseignements sur la propagation des rumeurs :
- si la personne ou l’organisation victime d’une rumeur tente de la contredire, elle contribue en fait à la confirmer. Sa communication participe en effet de la familiarisation du public avec la rumeur. Ceux qui veulent lutter contre une rumeur doivent donc à tout pris éviter de la répéter ;
- si la vérité peut influencer les gens à court terme, c’est la rumeur dont ils se souviennent sur la durée. Cela s’explique à mon sens par le fait qu’elle est généralement porteuse d’une puissance émotionnelle plus forte que la banale vérité et est donc mieux mémorisée ;
- ce facteur émotionnel contribue également à la propagation des rumeurs et cette viralité est naturellement plus aisée sur le web social où les internautes peuvent facilement trouver des relations intéressées par les mêmes sujets qu’eux ;
- la meilleure manière de combattre une rumeur est de la faire démentir par une personne qui ne partage pas votre intérêt tel que perçu par vos publics. Rien n’est en effet plus crédible qu’une personne qui s’exprime contre son propre intérêt.