Ne développez pas seulement les compétences de vos collaborateurs mais aussi leur énergie

Le nombre d’heures durant lesquelles ils travaillent dans une journée est limité. Mais l’énergie qu’ils dédient à leur tâche peut être sainement augmentée.

Une initiative mise en oeuvre par la banque américaine Wachovia – qui a fait l’objet en 2007 d’une étude de cas de The Harvard Business Review sur laquelle je suis récemment tombé – est très intéressante à cet égard.

En 2006, l’Entreprise impliqua 106 managers de 12 de ses branches régionales dans un programme d’amélioration de la gestion de leur énergie individuelle et mesura leurs résultats sur une année par rapport à un groupe contrôle de salariés qui ne bénéficièrent pas de ce suivi.

Les 106 collaborateurs – représentant tous les échelons managériaux de Wachovia, des cadres dirigeants aux encadrants de terrain – furent soumis à un audit de la gestion de leur énergie personnelle puis prirent part à des modules de formation destinés à renforcer les quatre dimensions de leur énergie :

• corps, e.g. nutrition, exercice physique, sommeil, repos ;
• émotions, e.g. conscience et contrôle de ses sentiments à tout moment de la journée, relations avec autrui ;
• intellect, e.g. capacité de concentration, activation des hémisphères gauche et droit du cerveau, élimination des activités multi-tâches ;
• état d’esprit, e.g. focus sur des tâches qui donnent un sens à leur travail et/ou qu’ils apprécient le plus.

(CC) Patrick Savalle

Les membres du projet pilote surperformèrent leurs collègues en matière de résultats financiers : l’écart moyen fut d’entre 13 et 20 points de pourcentage selon les indicateurs. En outre, ils firent état d’une amélioration significative de leur situation quant à leurs relations avec leurs clients (pour 68% des participants) ainsi que leur productivité et leur performance (71%).

Pour ne considérer qu’un exemple, l’une des leçons les plus simples qu’ils apprirent, et dont nous pouvons tous bénéficier et faire bénéficier nos équipes, a trait aux rythmes ultradiens. Il s’agit de cycles de 90 à 120 minutes durant lesquels nos corps consomment leurs ressources d’énergie. Au terme de chacun de ces cycles, ils ont besoin de se régénérer, ce qu’ils peuvent nous signaler par une agitation physique, des bâillements, une fringale et/ou une difficulté à se concentrer.

Celles et ceux qui ne font pas une pause au bout de chaque cycle ultradien épuisent beaucoup plus rapidement leurs réserves d’énergie et terminent la journée éreintés. C’est pourquoi les pauses régulières sont si profitables, comme je l’avais déjà évoqué récemment.

La qualité de ces pauses compte davantage que leur longueur. L’important est, même durant quelques minutes seulement, de se déconnecter complètement de son travail : parler d’un sujet divertissant avec un collègue, écouter de la musique, monter et descendre des escaliers ou marcher quelques minutes à l’extérieur de son lieu de travail pour s’activer physiquement…

Alors que ces pauses sont vues négativement par les individus qui veulent tirer le maximum de leurs journées, elle les aide précisément à être plus performants sur la durée.

Pour celles et ceux que cela intéresse, l’étude de cas présente nombre d’autres rituels qui peuvent nous aider à améliorer la gestion de notre énergie au service de notre performance et de l’équilibre entre nos vies professionnelle et privée.

Alors que les directions des ressources humaines et les managers sont focalisés sur le développement des compétences des salariés, le projet mis en oeuvre par Wachovia (et d’autres entreprises) montre qu’ils devraient consacrer autant d’attention et de moyens à la maîtrise et, partant, l’augmentation de leur énergie individuelle.