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Communication.Management.Marketing

Toute vérité n'est que perception

Un quotidien local se réinvente de A à Z pour s’adapter au nouveau monde médiatique

The Dallas Morning News, fondé en 1885, est l’un des plus anciens et plus prestigieux – ainsi que ses Prix Pulitzer en témoignent – quotidiens locaux américains. Depuis plusieurs années, il était désemparé face à la triple révolution numérique, sociale et mobile.

En 2015, le journal recruta Mike Wilson comme directeur de la publication en provenance de Five Thirty Eight, le site d’information fondé par le célèbre statisticien Nate Silver suite à son départ du New York Times après qu’il eut prédit le résultat de l’élection présidentielle de 2012 dans 50 Etats sur 50. Auparavant, Wilson avait travaillé au sein du Tampa Bay Times.

Une fois arrivé dans la métropole texane, il engagea une réinvention complète du journal local. Comme celui-ci n’avait pas mis en oeuvre suffisamment d’évolutions, il avait désormais besoin d’une révolution. Il fonctionnait encore au rythme de son édition papier et n’avait pas adapté la manière dont il raconte, présente et promeut ses contenus.

Sous l’impulsion des groupes de réflexion internes mis en place par Wilson, l’organisation du journal fut totalement remise à plat. Tous les collaborateurs sans exception durent se porter candidat pour un travail, souvent nouveau, car beaucoup d’emplois avaient disparu dans la nouvelle structuration de l’Entreprise.

Chaque employé put indiquer ses trois fonctions préférées sur une application numérique interne mais tous n’obtinrent pas leur premier choix. La moitié des collaborateurs de la salle de rédaction occupent ainsi de nouveaux postes.

Le centre-ville de Dallas - (CC) skys the limit2

Le centre-ville de Dallas – (CC) skys the limit2

En outre, les journalistes durent cesser de suivre des institutions parce qu’ils avaient été habitués à rendre compte de leur actualité depuis des années et se focaliser désormais, à l’instar de l’équipe éditoriale de Quartz, sur les évolutions à l’oeuvre dans tous les domaines couverts par le journal.

Par exemple, les journalistes économiques rendaient compte des résultats financiers des entreprises locales par tradition même si ceux-ci ne présentaient aucun intérêt réel en matière d’information. Ce n’est plus le cas.

Les journalistes se demandent désormais chaque jour autant ce à quoi ils vont s’intéresser que ce sur quoi ils vont cesser de se concentrer. The Dallas Morning News ne cherche plus à couvrir l’ensemble de l’actualité et pratique la curation1 de contenus produits par d’autres pour les sujets qu’il ne traite pas lui-même.

Parallèlement, le journal a créé une start-up interne afin de lancer un site web vertical, GuideLive, dédié à la vie culturelle locale. Ce site sert de laboratoire expérimental pour le site principal du journal. Et plusieurs de ses créateurs ont (ré)intégré The Dallas Morning News afin de guider sa transformation.

Alors que la principe réunion de rédaction se tenait à 10:30 du matin, elle débute désormais à 9:00 par une analyse des contenus du journal qui ont été les moins et les plus populaires la veille sur les réseaux sociaux.

Les journalistes sont incités à connaître leurs audiences respectives et à suivre les performances en ligne des contenus qu’ils produisent. Ceux qui n’en sont pas capables bénéficient de formations. Mieux, des journalistes participent désormais aux réunions inter-départements tenues chaque trimestre pour faire évoluer le business plan du journal en fonction de ses différentes dimensions et pas seulement de sa vocation éditoriale.

L’ampleur de ce changement a naturellement été anxiogène pour les collaborateurs du journal et la manière dont il a été managé, notamment dans une optique de transparence maximale, a joué un rôle déterminant dans les premiers succès engrangés depuis son lancement.

Au cours de ce processus, plusieurs journalistes qui avaient quitté le journal, le croyant incapable de se transformer, y retournèrent. D’autres collaborateurs, au contraire, le quittèrent dans le cadre d’un plan de départs volontaires car ils ne supportaient pas de changer le travail qu’ils avaient parfois accompli pendant plusieurs décennies.

Au total, l’effectif du Dallas Morning News est en croissance et sa salle de rédaction compte désormais 290 journalistes.

1 Sélection et diffusion de contenus existants.

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