La preuve que le harcèlement professionnel est une perversion

C’est la cible des harceleurs qui la donne.

Une recherche menée par une équipe de l’Université du Minnesota montre que ce ne sont pas seulement les collaborateurs les moins efficaces qui sont les victimes de harcèlement. Les employés jugés les meilleurs le sont également.

Si les managers harceleurs, comme ils l’affirment souvent, se comportaient ainsi pour faire progresser les moins efficaces de leurs collaborateurs, les membres de leurs équipes qui obtiennent les meilleurs résultats seraient à l’abri de leurs dérives.

Le fait qu’ils ne le soient pas s’explique, selon cette étude, par la menace que leur niveau de performance représente pour les harceleurs. Ces derniers sont animés d’une tendance, connue en psychologie, à la domination sociale. Ils abordent le monde comme une compétition entre perdants et gagnants. Ils ne s’imaginent que dans cette seconde catégorie et montrent leur supposée puissance en abaissant les vaincus.

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Ces dominants sociaux perçoivent ceux qui obtiennent d’excellents résultats comme un risque de perdre leur position de pouvoir, d’être surpassés ou de se voir dessaisis des attributs de leur puissance (statut, attention, ressources, promotions…).

Ainsi cette étude montre-t-elle que le harcèlement professionnel n’est pas le résultat d’une stratégie managériale mais du dérèglement psychologique de ceux qui le pratiquent. S’il étaient sains sur le plan psychique et donc capables de prendre des décisions sensées, ils ne harcèleraient pas leurs meilleurs collaborateurs et ne mettraient pas leur entreprise à risque de les perdre.

Les nombreux harceleurs qui rationalisent leur comportement se mentent donc à eux-mêmes autant qu’ils trompent leurs interlocuteurs.