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Presse en ligne : la victoire des paywalls ?

La révolution de la presse écrite sur Internet est en marche et elle est, cette fois, positive.

The San Francisco Chronicle a lancé ce week-end un système payant (paywall) limitant la teneur des articles auxquels les Internautes peuvent avoir accès gratuitement sur son site. L’actualité la plus basique demeure gratuite alors que les contenus plus qualitatifs – éditoriaux, business, politique, sports, loisirs, culture… – sont désormais payants.

L’accès illimité aux contenus en ligne du journal est gratuit pour les abonnés à sa version papier et coûte mensuellement 12 dollars pour ceux qui choisissent de souscrire à la seule formule web, laquelle est aussi, naturellement, accessible sur smartphones et tablettes.

Le siège du San Francisco Chronicle, l’un de mes bâtiments préférés de San Francisco – (CC) Julian Dunn

Le quotidien de San Francisco n’est que le dernier d’une désormais assez longue liste de journaux américains qui ont adopté une approche payante sur leur site Internet. On est désormais bien au-delà de l’effet de mode ou du test de faisabilité d’une formule qui fait manifestement recette.

C’est ce que démontrent des chiffres publiés sur le site web de la Fondation Nieman pour le journalisme de l’Université de Harvard il y a un peu moins d’un mois. En 2012, les paywalls devraient avoir généré environ 300 millions de revenus supplémentaires pour les organes de presse écrite américains qui l’ont mis en place. D’après les estimations de Harvard, ils devraient permettre à la presse écrite américaine de battre dès 2016 son dernier record de chiffre d’affaires (11,2 milliards de dollars) qui remonte à 2003.

Alors qu’il est de plus en plus évident que la publicité numérique ne permet pas aux journaux de survivre dans le nouveau contexte économique créé par Internet, les paywalls constituent la solution aujourd’hui la plus pertinente et la plus prometteuse. Naturellement, la condition sine qua non pour que cette formule soit efficace est d’offrir des contenus de qualité à ses lecteurs, des contenus qui justifient le paiement d’un abonnement mensuel généralement compris entre 10 et 15 dollars.

In fine, on peut se dire – il est toujours plus facile de post-rationaliser que d’anticiper – qu’il est remarquablement logique que des contenus qui sont payants dans l’édition papier d’un journal le soient aussi dans sa version numérique. Mais cette logique a mis du temps à acquérir le statut d’évidence qu’elle a aujourd’hui dans une partie croissante de l’industrie de la presse américaine et même mondiale.

La presse écrite avait vécu trop longtemps au-dessus de ses moyens, protégée par des situations individuelles de quasi-monopole, pour faire sa révolution de gaieté de coeur. Il fallut que la menace devint vitale pour que des pionniers, au premier rang desquels The Arkansas Democrat-Gazette, ouvrent la voie. Plusieurs mutations sociétales, technologiques et marketing plus tard, la formule est mature.

Aujourd’hui, le succès des paywalls porte deux révolutions qui me réjouissent :

  • les contenus ont de nouveau une valeur marchande ;
  • progressivement mais inéluctablement, les lecteurs vont représenter une part plus importante des revenus de la presse que les annonceurs.

Ces deux révolutions vont redonner leurs lettres de noblesse au vrai journalisme.

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C’est une bonne nouvelle et on remarque que Médiapart, en France, prouve que le lecteur est de plus en plus d’accord pour payer pour de l’information. En revanche, le risque (ou l’avantage en fonction du point de vue) et de limiter le lecteur à un ou deux titres maximum car il ne peut pas payer 10 ou 15 euros chaque mois pour plusieurs journaux alors qu’il sera plus entrain de continuer à payer pour plusieurs magazines papiers par exemple. En corollaire, on peut se demander si il ne vaut mieux ne pas être le premier ou le dernier à faire payer son contenu pour être sûr de conserver ce lecteur qui paiera donc un jour ou l’autre pour du contenu de qualité.

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