Nous sommes tous des handicapés

La plus belle mise en perspective de la relation entre personnes handicapées et non-handicapées.

April Holmes est championne paralympique et du monde du 100 mètres dans la catégorie des athlètes amputés des membres inférieurs.

En 2001, elle subit un dramatique accident : alors qu’elle prenait un train pour se rendre de New York à Philadelphie, les portes du wagon se refermèrent avant qu’elle n’ait pu monter à bord. Elle tomba du quai et sa jambe resta coincée sous le train. Elle dut être amputée.

April Holmes – (CC) Karli Watson

J’ai découvert l’histoire d’April Holmes il y a quelques jours en lisant une passionnante interview d’elle dans Hemispheres, le magazine de la compagnie aérienne United. Incidemment, il y parfois a du bon à ce que les équipages interdisent l’utilisation d’appareils électroniques pendant les phases de décollage et d’atterrissage…

Dans cet entretien, elle prononce la plus belle phrase qu’il m’ait été donné de lire sur le handicap, un sujet auquel je suis extrêmement sensible : “Nous avons tous des limitations. La différence est que les limitations de la majorité des gens ne sont pas exposées à la vue de l’ensemble du monde“.

L’être humain parfait n’existe pas. Chacun d’entre nous vit avec des faiblesses intellectuelles, mentales et/ou physiques. C’est pourquoi le regard que nous portons sur les personnes en situation de handicap devrait être focalisé sur l’unicité de la condition humaine plutôt que sur leurs différences vis-à-vis de nous.

Même si elle est animée des meilleures intentions, la pitié se double en effet souvent d’un sentiment inconscient de supériorité qui n’a pas lieu d’être. Certes, nous avons l’incommensurable chance de pouvoir cacher nos déficiences. Mais ne croyons pas pour autant que nous n’en avons aucune. Cela ne tromperait que nous-mêmes et ne serait pas la marque de la force dont nous nous prévalons à tort.