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Toute vérité n'est que perception

Débat ou déballage ?

Le monde entier se scandalise à juste titre des pratiques de News of the World. Mais ces méthodes ne correspondent-elles pas à la demande du grand public ? C’est ce qu’indiquent de nouveau les derniers développements de l’affaire Casey Anthony aux Etats-Unis.

Casey Anthony, l’Américaine la plus détestée du moment, a été libérée de la prison d’Orlando (Floride) dimanche soir à minuit et accueillie à sa sortie par une cinquantaine de manifestants et presque autant de journalistes. Elle s’est engouffrée dans le 4×4 de son avocat et a disparu dans la nuit, parvenant à semer les hélicoptères des chaînes de télévision qui tentaient de découvrir sa destination. Les curieux suivent aussi les déplacements des avions privés sur le site FlightAware – qui a de ce fait enregistré une croissance inhabituelle de son trafic ! – en essayant de deviner à bord de quel appareil se trouve celle qui a été innocentée du meurtre de sa petite fille par un jury populaire mais condamnée par l’opinion publique.

(CC) Scorpions and Centaurs

Depuis cette libération, c’est à une véritable chasse à l’homme que se livrent les médias américains. Casey Anthony a ainsi censément été localisée tour à tour en Arizona, en Floride, au Kentucky, en Louisiane et dans l’Ohio. La vraie Casey Anthony n’a pas (encore) été retrouvée par la presse – il en va d’ailleurs mieux ainsi pour sa sécurité. Dans le même temps, on assiste à une seconde chasse médiatique, celle de la première interview qu’accordera la jeune femme. On lui promet jusqu’à un million de dollars pour sortir de son silence.

Les médias ne sont pas des organismes à but non lucratif. S’ils investissent autant de moyens dans l’affaire Casey Anthony – ou se livrent à des écoutes téléphoniques abjectes comme dans le cas de News of the World -, c’est qu’il y a une demande importante pour ce genre de reportages. N’oublions pas que News of the World était le journal dominical le plus lu d’Angleterre.

Il est donc très facile, pour nous tous, de critiquer ces dérives médiatiques. Mais la presse n’est au fond que le miroir de nos passions. Si nous nous intéressons collectivement davantage au déballage de la vie de telle ou telle star de l’actualité qu’au débat sur la crise financière mondiale, c’est notre responsabilité, pas celle de la presse.

En accusant la presse des pires maux, nous oublions trop vite que nous consommons ses mots.

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