23 mars 2013 | Blog, Blog 2013, Communication | Par Christophe Lachnitt
La méthode la plus drôle pour mesurer l’impact médiatique de n’importe quel sujet…
… tout en ayant une vue plutôt déprimante de l’état de notre monde.
Je suis retombé par hasard sur un article rédigé l’an dernier sur son blog par Ethan Zuckerman, un chercheur du centre Berkman d’études sur Internet de l’Université d’Harvard.
Il y raconte avoir accueilli dans son cours le journaliste scientifique Alister Doyle qui, avec son confrère Paul Salopek, a développé le concept de “Jolie”. C’est une unité qui rend compte du montant d’aide internationale reçue par un pays dont la cause est portée par une célébrité. Elle représente par exemple la différence entre l’aide par personne reçue par le Darfour – promu par Angelina Jolie – et celle attribuée à la République Démocratique du Congo qui ne bénéficie du support d’aucune personnalité publique.
De son côté, Zuckerman a défini une autre unité de mesure, cette fois de l’attention médiatique, le “Kardashian”. Cette unité représente le niveau d’attention que Kim Kardashian recueille dans les médias en une journée. La valeur du “Kardashian” est évaluée en comparant un sujet à Kim Kardashian dans Google Trends.
Le “Kardashian” est un moyen à la fois astucieux, parfaitement ironique et moins coûteux que la célèbre unité de bruit médiatique (UBM) de mettre en perspective la couverture médiatique d’un sujet d’actualité. Extrêmement rares, malheureusement, sont les thèmes ou les personnes qui surclassent l’écervelée starlette américaine.
Vous pouvez ci-dessus voir l’exemple que je viens de réaliser avec Barack Obama : hormis un pic au moment de sa réélection, le Président américain est toujours dépassé par Kim Kardashian en termes de volume médiatique, une situation qui en dit long sur la demande d’informations des citoyens.