7 février 2015 | Blog, Blog 2015, Management | Par Christophe Lachnitt
La leçon de management des himalayistes
Deux professeurs de management de l’Université Columbia ont étudié le fonctionnement de plus de 5 000 expéditions – comptant au total près de 31 000 alpinistes de 56 nationalités – qui tentèrent de gravir les sommets himalayens ces 100 dernières années.
Le principal enseignement de leur recherche est que les expéditions les plus hiérarchiques menèrent le plus d’hymalayistes au sommet mais qu’elles comptèrent également le plus grand nombre de décès.
Si les expéditions himalayennes sont généralement structurées de la même manière, les interactions entre leurs membres ne sont pas toujours comparables. Or ce sont souvent ces échanges qui permettent d’éviter des accidents mortels.
Comme l’explique l’un des auteurs de l’étude,
“Notre recherche montre que la hiérarchie peut simultanément améliorer et limiter la performance d’une équipe.
La double clé pour trouver le juste équilibre dans une organisation hiérarchique est d’identifier les obstacles empêchant les individus le moins haut placés d’exprimer leur avis et de leur donner l’opportunité de prendre de l’autonomie, qu’il s’agisse d’être responsables d’une tâche ou de diriger une initiative précise“.

Le K2, la montagne la plus difficile à gravir de l’Himalaya – (CC) Maria Ly
Les professeurs de Columbia notent qu’il est impossible d’éliminer toute notion hiérarchique mais recommandent par exemple :
- que le leader d’une équipe n’affirme pas son opinion avant d’avoir donné la parole à ses collaborateurs afin de ne pas les influencer même inconsciemment ;
- que l’expression des membres d’une équipe commence par celle des moins “gradés” et progresse linéairement vers les plus puissants ;
- qu’une règle de non-interruption soit appliquée pendant les réunions afin que les supérieurs ne puissent pas couper la parole à leurs subordonnés.