27 novembre 2011 | Blog, Blog 2011, Communication | Par Christophe Lachnitt
La leçon de perception de Bill Clinton
L’anecdote la plus étonnante du livre de John Harris sur Bill Clinton est une remarquable leçon de communication.
Un jour, alors que le candidat à la présidence Bill Clinton serrait des mains après un meeting, il rencontra une famille avec un enfant handicapé. Comme n’importe quel homme politique l’aurait fait, Clinton se pencha alors pour saluer tout spécialement cet enfant. Mais il ne s’arrêta pas là : il s’était aperçu que la famille avait un second fils. Il s’approcha alors de lui et lui expliqua que, même si ses parents passaient moins de temps à s’occuper de lui car ils devaient prendre soin de son frère handicapé, cela ne signifiait pas qu’ils l’aimaient moins. “N’oublie jamais qu’ils t’aiment tout autant”, lui dit-il avant de reprendre ses habits de candidat.

Bill Clinton – (CC) Roger H. Goun
Un tel geste n’est évidemment pas calculé et c’est ce qui le rend intéressant. S’il était calculé, il ne nous prodiguerait aucune leçon en termes de perception.
En l’occurrence, ce que Bill Clinton nous apprend est que la perception repose sur l’empathie et que l’empathie repose sur l’humanité. Mieux vaut avoir une grande part d’humanité pour échanger avec l’autre, c’est-à-dire pour percevoir ce qui l’anime. Or on communique d’autant mieux qu’on comprend mieux son public (voir ici).
Je trouve que c’est la plus belle leçon qu’on puisse donner en matière de communication : soyez humains et vous communiquerez mieux.
Incidemment, Bill Clinton attribue son empathie naturelle à son enfance passée sous le joug d’un père alcoolique et violent. Il apprit en effet à déceler l’humeur de son père pour en prévoir les éruptions de colère et devint un conciliateur naturel – ce qui exige une grande compréhension des dynamiques humaines – pour éviter les conflits dont il avait trop souffert enfant.