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Communication.Management.Marketing

Toute vérité n'est que perception

Et si YouTube sauvait Google ?

YouTube vient de publier d’incroyables résultats pour 2011. Ceux-ci m’amènent à poser une question a priori surprenante : le site de partage de vidéos sera-t-il dans quelques années l’actif le plus valorisé de Google ?

A l’exception d’Android, son système d’exploitation mobile qui emprunte beaucoup à la propriété intellectuelle de ses concurrents, Google rencontre des difficultés certaines à trouver le succès dans d’autres activités que la recherche sur Internet.

Or celle-ci est menacée par plusieurs évolutions majeures, au premier rang desquelles la part croissante de la recherche effectuée sur Facebook, l’intégration de beaucoup de fonctionnalités et de contenus dans les applications sur smartphones et tablettes qui retirent inexorablement du trafic à Google sur mobiles et, dans une moindre mesure à ce stade, les assistants vocaux dont la vedette est aujourd’hui le système Siri d’Apple.

C’est pourquoi le succès de Google, dont le business model est fondamentalement de nous fournir des services gratuits en échange des données que nous leur communiquons, n’est pas forcément assuré sur le long terme.

YouTube, le site de partage de vidéos que Google a acquis pour 1,65 milliard de dollars en 2006, poursuit, lui, sa croissance auprès du grand public : ce sont ainsi un trillion (un milliard de milliards) de vidéos qui y ont été visionnées en 2011, soit l’équivalent de 140 vidéos vues par chaque habitant de la planète ! La monétisation du trafic phénoménal généré par YouTube n’est pas encore en aussi bonne voie que celle de Facebook mais la révolution créée par le site est remarquable.

YouTube a permis la démocratisation absolue de la diffusion de vidéos avec les répercussions qu’elle induit sur l’industrie du spectacle (télévision et cinéma) comme, plus globalement, sur le rôle de la vidéo dans la formation de nos perceptions. On connaît le pouvoir de l’image. Or, si tout se savait avec Internet, tout se voit avec YouTube. A l’inverse, la révolution de la télévision sur mobiles, qu’on nous annonce depuis plusieurs années, ne s’est pas, elle, concrétisée.

Pour prendre la mesure de ce que représente la démocratisation par YouTube, de la diffusion de vidéos, il suffit de comparer deux chiffres relevés par Michael Wesch, un anthropologue américain cité par Frank Rose dans The Art of Immersion : si les trois grandes chaînes de télévision américaines avaient diffusé des émissions non-stop durant les soixante dernières années, cela aurait représenté un peu plus de 1,5 million d’heures de programmes. Or c’est l’équivalent de ce que les Internautes mettent en ligne sur YouTube en quelques mois seulement.

YouTube a accompagné la publication de ses données chiffrées 2011 du classement des vidéos les plus regardées sur son site cette année. J’en ai choisi deux pour illustrer cet article, celles qui arrivent respectivement neuvième (une géniale publicité de Volkswagen vue 45 millions de fois) et dixième (l’une de ces vidéos animalières qui ont fait le succès de YouTube, en l’occurrence une chatte qui câline son chaton de manière quasi humaine, vue 38 millions de fois).

Ces vidéos reflètent la vocation ludique du site et non son rôle politique ou social. Ce rôle constitue l’aspect le plus important de la révolution créée par YouTube mais il ne concerne naturellement pas les dix vidéos les plus regardées de l’année.

Pour conclure, soulignons un paradoxe qui rend compte d’une certaine évolution des tendances de consommation à l’oeuvre dans la sphère Google : le moteur de recherche de YouTube est aujourd’hui le deuxième le plus utilisé au monde.

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