6 novembre 2014 | Blog, Blog 2014, Communication | Par Christophe Lachnitt
Facebook influencera-t-il un jour les résultats des élections ?
Même si cette influence s’avère positive, cela pose une nouvelle fois la question de la nocuité des expérimentations du premier réseau social mondial.
Mother Jones révèle que le groupe de Mark Zuckerberg a manipulé les murs de près de 2 millions de ses membres juste avant les élections américaines de 2012.
L’objectif était d’étudier l’influence de Facebook sur la participation électorale alors même que l’Entreprise mettait en place un nouveau bouton “j’ai voté” (voir copie d’écran ci-dessous) afin d’encourager les citoyens à accomplir leur devoir civique.
Dans cette optique, le nombre d’informations politiques fut augmenté sur les murs des cobayes involontaires. D’après les messages mis en ligne par les intéressés, leur taux de participation est passé de 64 à 67% durant l’opération.

(CC) Bobbi Newman
Au mois de juin dernier, on avait appris que Facebook avait conduit une expérimentation secrète auprès de 700 000 de ses utilisateurs pour déterminer si leur humeur était influencée par les contenus de leurs murs.
Même si motiver les électeurs à voter constitue un objectif très louable à mes yeux, il est regrettable que Facebook manipule une nouvelle fois les murs de centaines de milliers de ses utilisateurs sans les en informer préalablement.
In fine, cette initiative pose une question très grave : Facebook pourra-t-il un jour influencer directement* le résultat d’une élection ? Cette interrogation ne peut que remettre au goût du jour le débat sur l’imposition aux grandes plates-formes numériques de missions de service public – proposition à laquelle, incidemment, je ne suis pas favorable.
* Augmenter le taux de participation influence potentiellement le résultat d’une élection mais dans un sens qu’il est plus difficile de maîtriser.