6 juillet 2011 | Blog, Blog 2011, Communication | Par Christophe Lachnitt
10 ans après, le 11 septembre révolutionne toujours la psyché américaine
L’enquête d’opinion réalisée pour le magazine TIME et le Festival des Idées d’Aspen est un véritable coup de tonnerre.
71% des sondés y affirment que les Etats-Unis se portent moins bien qu’il y a dix ans et 68% considèrent la dernière décennie comme une période de déclin pour leur pays. Seulement 6% des personnes interrogées estiment que l’Amérique s’est complètement remise des attentats du 11 septembre. Malgré la mort de Ben Laden, 78% des Américains pensent qu’ils subiront une autre attaque majeure dans les dix prochaines années, et ce bien qu’ils voient favorablement les mesures de sécurité intérieures prises depuis 2001 et qu’ils aient confiance dans leur armée pour lutter contre les terroristes.
Ces résultats représentent une véritable révolution mentale pour les Etats-Unis, “the land of opportunity”, un pays convaincu de son exceptionnalisme où l’optimisme est une valeur cardinale. L’Amérique se découvre soudainement vulnérable et incapable de rebondir après une crise.
L’alternative entre optimisme et pessimisme est l’un des déterminants les plus forts des perceptions d’un peuple comme d’un individu. Ainsi que le disait Winston Churchill, “un pessimiste voit une difficulté dans chaque opportunité alors qu’un optimiste voit une opportunité dans chaque difficulté”.
Le fait que les Américains expriment aujourd’hui un fort pessimisme a donc des conséquences majeures pour la première puissance mondiale. Un pays optimiste est plus dynamique et prend plus de risques. Pour rester sur le continent américain, le Brésil, qui foisonne de projets et qui va accueillir les prochains Jeux Olympiques et la prochaine Coupe du monde de football, constitue un parfait exemple d’une nation qui, malgré ses problèmes, a foi en elle-même.
Dans l’histoire américaine récente, Ronald Reagan et Bill Clinton ont su relever le moral de leurs concitoyens lorsqu’il était au plus bas. Alors que, aujourd’hui, le malaise est encore plus profond qu’à la fin des années 1970 et au milieu des années 1990, Barack Obama jouera en grande partie sa réélection sur sa faculté à changer la perception que les électeurs ont d’eux-mêmes.
Plus que jamais, l’Amérique a besoin d’un leader et pas seulement d’un chef de l’exécutif.