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Toute vérité n'est que perception

Lecture : “The Wizard of Lies: Bernie Madoff and the Death of Trust” par Diana B. Henriques (2011, 448 pages)

Au fond, toute histoire – même la plus grande fraude financière de tous les temps – est humaine. C’est ce qui échappe à ce livre remarquable sur tous les autres plans.

Diana B. Henriques est une journaliste financière expérimentée du New York Times. Avec cet ouvrage, elle nous livre le compte-rendu le plus complet de la pyramide de Ponzi mise en place par Madoff. Pour ce faire, elle a été la première journaliste à interviewer Madoff dans la prison de Caroline du Nord où il purge sa peine de 150 ans de prison. Elle qualifie d’ailleurs Madoff de “source probablement la moins fiable de l’Histoire” tant elle ne sut jamais si ce qu’il lui racontait était vrai ou faux.

Dans son enquête très minutieuse, Diana Henriques révèle que Madoff commença probablement à violer la loi et la confiance de ses clients dès 1962. Elle établit aussi que Madoff débuta sa chaîne de Ponzi en 1987 et non en 1992 comme il le déclara aux autorités.

A côté de Madoff, l’autre vilain du livre est la SEC (Securities and Exchange Commission) qui fut avertie des fraudes de Madoff dès 1992 mais fut incapable de conclure une quelconque enquête à ce sujet jusqu’à ce que Madoff confesse lui-même ses crimes. Outre les dérives bureaucratiques de la SEC, un tel échec s’explique aussi par le fait que ses enquêteurs n’imaginaient tout simplement pas l’ampleur de la fraude commise par Madoff. Comme Elie Wiesel, dont la fondation fut ruinée par Madoff, l’expliqua, “l’imagination des criminels excède celle des innocents”.

Ce livre détaille donc tous les aspects financiers et légaux de l’affaire Madoff mais ce que j’y ai trouvé de plus intéressant concerne les relations humaines qui sous-tendent cette dramatique histoire, en particulier la réaction de la famille de Madoff à sa confession. Diana Henriques démontre que le frère, l’épouse et les deux fils de Madoff n’étaient pas au courant de sa fraude. Si c’est vrai, cela en fait des victimes du psychopathe financier.

Cependant, l’aspect humain est aussi le point faible de ce livre. Le portrait que Diana Henriques trace de Madoff est très parcellaire étant données les heures qu’elle a passées à l’interviewer en prison. Nous ne comprenons pas comment Madoff a pu charmer et tromper autant de personnalités très puissantes en leur faisant croire tout ce qu’il voulait. Nous ne comprenons pas davantage ce qui a motivé Madoff – au-delà de l’appât du gain – à développer la plus grande pyramide Ponzi de l’Histoire (65 milliards de dollars évaporés dont 20 milliards de liquidités) et à confesser ses crimes au lieu de fuir et refaire sa vie dans un autre pays à l’abri du besoin et d’une extradition vers les Etats-Unis.

NOTE : B.

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