29 juillet 2012 | Blog, Blog 2012, Communication | Par Christophe Lachnitt
Les JO : un mouvement, pas un monument !
L’olympisme dénature les Jeux Olympiques.
La céremonie d’ouverture des trentièmes Jeux Olympiques fut une remarquable réussite. La tâche semblait pourtant impossible après la débauche de moyens, de spectacle et de professionnalisme millimétré qui avait caractérisé la cérémonie précédente à Pékin.
Mais, là où les Chinois avaient décidé de promouvoir la puissance sans limite de leur peuple, les Britanniques choisirent de mettre en sons et lumière l’exceptionnalisme de leur nation et de fonder leur show sur deux valeurs qui étaient absentes de Pékin : l’humour et la culture populaire.
Le concepteur du show, Danny Boyle, a ainsi atteint son objectif de redonner de la fierté à son pays. Vendredi matin, The Guardian titrait sur toute sa Une que la cérémonie était le moment, pour les Britanniques, de déterminer qui ils étaient. A cet égard, le show a permis de communiquer aux insulaires et au reste du monde une identité de la Perfide Albion à la fois cohérente avec son passé et éminemment contemporaine.
Tout allait donc pour le mieux lorsque commença l’avant-dernière partie de la cérémonie consacrée au protocole : interprétation de l’hymne olympique, montée du drapeau olympique et discours de Jacques Rogge, le Président du Comité olympique international (CIO).
Cette séquence démontra combien les dirigeants de l’organisation olympique sont en décalage avec la ferveur populaire qui renaît tous les deux ans – même si elle est plus forte pour les jeux d’été que pour ceux d’hiver. Ce qui fait la splendeur unique des Jeux est la communion mondiale qu’ils favorisent – quelles belles images et quel beau symbole que le défilé des athlètes de toutes nationalités – autour des valeurs de la compétition sportive (incidemment pas forcément cohérentes avec la catéchisme de Pierre de Coubertin), de la jeunesse et de la concorde. Les JO constituent donc une fête planétaire sans comparaison.
C’est précisément cet esprit que le patron du CIO semble ne pas comprendre. Aveuglé par sa prétention à diriger un ONU-bis et à bénéficier du rang de chef d’Etat, il perd complètement de vue que le monument qu’il bâtit à sa propre gloire est un mouvement qui n’a de valeur que dans la perception – et donc la motivation – que les sportifs, les bénévoles et le grand public en ont. A cet égard, la pompe olympique autour de symboles de pacotille – au sein desquels je ne range ni les anneaux ni la flamme – est aussi contre-productive que ridicule.
Jacques Rogge devrait d’ailleurs prendre exemple sur la reine Elisabeth II qui manie l’auto-dérision avec une délicieuse modestie. Il en fut loin dans son discours, prononcé sur un ton funèbre et constitué d’un enchaînement de banalités.
D’un mouvement exaltant, le CIO fait donc un monument aux morts – les apparatchiks qui le dirigent.
Ton constat est correct, et tout à fait d’accord avec la perception donné au final par le CIO. Cependant ayant fréquenté ce mouvement d’assez prêt je crois que l’important pour les “apparatchiks” du mouvement olympique est la perception laissée à leurs corélégionnaires afin d’assurer leur réélection. Tu noteras néanmoins que Rogge est le moins pire, d’autant plus qu’il vient de la voile ;-). De là à faire de l’humour devant son politburo, il ne faut pas rêver .
Je n’attends pas de lui qu’il fasse de l’humour mais juste qu’il incarne et communique la passion que tant de gens à travers le monde éprouvent pour les JO. Mais peut-être cette passion constituerait déjà pour J. Rogge une forme d’humour… 🙂
Xophe