17 septembre 2012 | Blog, Blog 2012, Communication | Par Christophe Lachnitt
Newsweek va-t-il trop loin ?
La dernière couverture du célèbre magazine américain fait débat. A fort juste raison.
Newsweek est dirigée depuis un peu plus d’un an par la légendaire Tina Brown, ancienne rédactrice en chef de Vanity Fair et du New Yorker et fondatrice du site Internet Daily Beast. Le moins que l’on puisse dire est que Mrs. Brown n’a jamais été avare de controverses dans ses anciens postes comme depuis qu’elle a rejoint Newsweek.
Comme Dylan Byers le relève sur son blog sur POLITICO, la couverture du dernier numéro de Newsweek fait écho à celle que le magazine avait publiée le 28 septembre 2001 après les attentats du 11 septembre (cf. ci-dessous).

(CC) Newsweek & Dylan Byers
Elle est vivement critiquée aux Etats-Unis pour l’assimilation qu’elle fait à l’ensemble de la communauté musulmane de la violence d’une minorité islamique. Yousef Munayyer, directeur d’une ONG pro-palestinienne basée à Washington, note dans POLITICO que c’est un peu comme si un magazine arabe publiait une photo de Terry Jones (ce pasteur de Floride qui brûle des exemplaires du Coran – NDLR) sous le titre “la rage américaine”. Certes, la comparaison est très exagérée – l’impact international de Jones est sans commune mesure avec celui des islamistes – mais elle souligne cependant la dérive de la Une de Newsweek en quête d’un choc des civilisations.
Tina Brown est engagée dans une tentative de sauvetage de Newsweek de l’abîme économique dont le magazine est prisonnier et semble prête à beaucoup d’excès pour parvenir à ses fins. Mais, en journalisme, la fin ne justifie pas tous les moyens.
Lorsque Newsweek s’abaisse au sensationnalisme le plus obtus, le seul gagnant est son concurrent TIME.