21 septembre 2012 | Blog, Blog 2012, Communication | Par Christophe Lachnitt
Le poids des mots
Qui prend le plus de risques avec la presse : les PDG ou les communicants ?
The New York Times vient de présenter une nouvelle directive interdisant à ses journalistes de faire approuver des citations par leurs sources. Le débat sur cette pratique généralement très peu répandue aux Etats-Unis avait pris de l’ampleur après que le quotidien new-yorkais a révélé que les campagnes présidentielles de Barack Obama et Mitt Romney profitent de la concurrence exacerbée entre des médias en manque d’exclusivités pour exiger de valider leurs citations avant publication.
Jill Abramson, la directrice de la publication du New York Times, a reconnu hier que le journal perdrait des interviews en raison de cette nouvelle règle. Mais la décision du quotidien le plus respecté au monde aidera sans aucun doute d’autres médias à adopter la même politique.

Le Siège du New York Times au coeur de Manhattan – (CC) eflon
La question de la validation des citations ne concerne pas, loin s’en faut, que le monde des campagnes présidentielles. Il constitue parfois un sujet de préoccupation pour certains dirigeants d’entreprise qui exigent de pouvoir relire – voire réécrire – leurs déclarations avant qu’elles soient publiées. Ils veulent ainsi éviter le risque que leurs propos soient déformés ou mal synthétisés, ce qui pourrait avoir des conséquences néfastes sur le cours de Bourse de leur société.
Paradoxalement, ce faisant, ils refusent de prendre le risque que leurs communicants assument chaque jour en portant la parole de leur entreprise auprès des journalistes. Certes, la parole d’un PDG a un poids tout autre que celle d’un communicant. Mais un communicant est beaucoup plus facile à licencier qu’un PDG.