8 novembre 2012 | Blog, Blog 2012, Management | Par Christophe Lachnitt
Dur dur d’être un DG
C’est en tout cas ce qu’affirme le Directeur Général de Twitter. A vous de juger s’il est vraiment à plaindre.
Comme le relate le site Business Insider, Dick Costolo s’est exprimé au cours de la Conférence “Innovation Uncensored” organisée par le magazine américain Fast Company à San Francisco.
Il a donné les raisons suivantes pour expliquer que le rôle de dirigeant d’entreprise est “psychologiquement préjudiciable” :
- il doit forcer ses collaborateurs à ne pas être du même avis. Costolo affirme ainsi contraindre ses managers à exprimer leur désaccord ou à s’engager à appliquer les décisions prises par l’entreprise ;
- lorsque ses collaborateurs sont tristes en raison d’une décision de leur management, il ne peut pas les consoler. Il doit en effet faire passer l’intérêt de l’entreprise avant celui de ses collaborateurs ;
- ses collaborateurs attendent de lui qu’il détienne toutes les réponses ;
- les gens le comparent aux précédents patrons ;
- parfois, il doit se ranger à l’avis de ses collaborateurs – s’ils sont unanimes contre lui – bien qu’il n’y adhère pas ;
- personne n’aime le patron et chercher à être aimé est la voie assurée vers l’échec.
J’apporterai deux commentaires sur les déclarations de Dick Costolo.
En premier lieu, certains de ses arguments me semblent discutables. Par exemple, la consolation des collaborateurs n’est pas forcément antinomique du respect de l’intérêt de l’entreprise si celle-là s’accompagne de pédagogie sur celui-ci. C’est la même pédagogie qui doit conduire le dirigeant à expliquer, idéalement dès sa prise de fonction, qu’il n’est pas omniscient.
En second lieu, toutes les difficultés du dirigeant d’entreprise décrites par Dick Costolo sont aussi, à un degré moindre, éprouvées par n’importe quel manager. Elles constituent même l’une des différences majeures entre le métier de manager et celui d’expert. Un expert “se contente” d’exceller techniquement dans son domaine. Un manager doit en complément assumer la stratégie et les décisions de l’entreprise à l’égard de ses équipes et animer celles-ci, c’est-à-dire avant tout gérer des problématiques humaines et se mettre en danger pour ce faire.
C’est ce qui fait à mon sens tout l’intérêt de ce rôle si passionnant.
Bonjour,
Je suis formateur et consultant en management. Je suis abonné à cette news letter depuis un petit moment. Je tiens à vous féliciter pour la qualité de vos articles. J’ai particulièrement apprécié la série sur les élections américaines. Bien vu.
Quant au management, je suis d’accord avec vous. Les managers dit de “proximité” rencontrent les mêmes difficultés que n’importe quel DG. Dick Costello se trompe. Ce ne sont pas ces paramètres qui font la particularité d’un DG. La particularité du DG est qu’il est seul à son niveau de responsabilité. Il n’est pas isolé car il est entouré de ses collaborateurs mais il n’existe qu’un seul poste de DG. Il n’appartient à aucune équipe car on n’appartient pas à son équipe mais à l’équipe de son chef.
Je rajouterai que lui incombe la vision sur le long terme. Et cela devient un exercice de plus en plus compliqué tant le monde connait de fortes évolutions et les incertitudes sont nombreuses.
Bonjour,
Merci pour votre indulgence à l’égard de Superception.
Je suis en phase avec vos commentaires sur Dick Costolo.
Bien à vous.
Xophe