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Communication.Management.Marketing

Toute vérité n'est que perception

La Bourse ou la vie

Comment la cotation en Bourse d’une start-up contribue à la décomposition de sa vie interne.

Fondée en 2007, Zynga est une société de jeux pour réseaux sociaux. Elle fut un temps l’une des vedettes les plus prometteuses de l’industrie hi-tech alors que ses jeux recueillaient un succès phénoménal sur Facebook. Zynga fut ainsi introduite en Bourse en décembre 2011 avec une valorisation de 9 milliards de dollars.

C’est alors que ses problèmes commencèrent. Zynga vaut désormais “seulement” deux milliards, soit une perte de valeur supérieure à 75%. Il faut dire que l’Entreprise enchaînent les difficultés : Facebook met moins en valeur ses créations, ses jeux rencontrent beaucoup moins de succès avec le grand public et s’adaptent difficilement à la pratique sur mobiles, son équipe de management implose et ses collaborateurs perdent la foi.

Mark Pincus – (CC) Fortune Live Media

Au coeur de cette désillusion, la chute continue du cours de Bourse de Zynga depuis son deuxième jour de cotation !* La perte de revenus – et même peut-être de richesse – potentiels induite par cette déroute boursière conduit les collaborateurs à se poser des questions sur la raison d’être de l’Entreprise, question qui ne les taraudait pas lorsque tout allait bien.

Ainsi que le raconte The Wall Street Journal aujourd’hui, Mark Pincus, co-fondateur et PDG de Zynga, s’avère incapable de répondre à ces interrogations et d’articuler une vision pour l’Entreprise. Après avoir surfé sur la vague des jeux pour réseaux sociaux, il rame pour imaginer une mission plus globale. De ce fait, privés de nourriture matérielle et spirituelle, les collaborateurs commencent à fuir en masse. Naturellement, dans ces cas-là, ce sont d’abord les meilleurs qui cèdent aux sirènes les plus attractives. Facebook et Twitter ont ainsi déjà recruté certains des dirigeants de Zynga.

Des maladresses dans l’attribution d’un plan de stock-options pourtant destiné à rétablir le moral des troupes et les insuffisances de Mark Pincus en matière de management aggravent davantage encore la situation. Ainsi que l’indique The Wall Street Journal, Pincus travaille aujourd’hui avec le plus célèbre coach de la Silicon Valley, Bill Campbell, qui a déjà conseillé Steve Jobs et Eric Schmidt (aujourd’hui Président du Conseil d’Administration de Google).

Quoi qu’il advienne de Zynga dans l’avenir, il est ironique de constater que l’issue dont la majorité des dirigeants et collaborateurs de start-ups rêvent jour et nuit – l’introduction en Bourse – agit comme un révélateur des forces et faiblesses des entreprises qui se soumettent à cet exercice sans pitié. Il est une chose d’être la coqueluche des médias, il en est une autre de soutenir sur la durée le passage au crible des marchés financiers et, peut-être plus encore, les dérèglements internes à l’Entreprise occasionnés par l’évolution de son cours de Bourse.

Lorsqu’on ne séduit ses collaborateurs qu’avec des appâts financiers, il ne faut pas s’étonner qu’ils désertent le navire lorsque ceux-ci ont perdu leur valeur. Certes, la perspective de gains matériels peut donner un sens au travail des collaborateurs d’une Entreprise. Mais c’est la plus mauvaise motivation qui soit car c’est à la fois la plus volatile et la moins émotionnelle.

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