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Toute vérité n'est que perception

Le journalisme est-il condamné à ne plus être objectif ?

Et est-ce une si mauvaise chose ?

Un article sur le site web de la Fondation Nieman pour le journalisme de l’Université de Harvard rendait compte il y a quelques jours d’une passionnante étude menée par l’Université Columbia (New York).

Sa principale conclusion est que les articles de presse sur des événements étaient neuf fois plus nombreux en 1955 que les autres alors que, aujourd’hui, ils ne représentent que la moitié du contenu des journaux (voir graphe ci-dessous).

(CC) Columbia University

(CC) Columbia University

Cette étude a été réalisée en analysant les premières pages du New York Times, du Washington Post et du Milwaukee Journal Sentinel. Les catégories utilisées sont définies comme suit :

  • conventional” : un simple compte-rendu d’un événement arrivé dans les 24 dernières heures ;
  • contextual” : un article contenant une analyse, une interprétation ou une explication ;
  • investigative” : un article fondé sur une enquête ;
  • social empathy” : un article dédié à la vie de gens inconnus du lecteur.

La tendance depuis les années 1950 est clairement à la diminution du compte-rendu événementiel dans la presse écrite et à la montée en puissance des articles analytiques. Incidemment, il est frappant de constater que cette évolution précède largement l’émergence du web qui rendit presque sans valeur marchande la simple narration des faits.

Naturellement, une analyse est beaucoup moins objective qu’une relation factuelle – qui, elle-même, ne peut jamais l’être complètement. Or des décennies de culture journalistique nous ont inculqué à juste titre que l’éthique médiatique va de pair avec la recherche de l’objectivité.

Cette évolution pourrait donc être perçue comme intrinsèquement pernicieuse. Il me semble au contraire qu’elle est positive. Ainsi que je le professe modestement sur Superception, je suis en effet convaincu que l’avenir du journalisme réside dans sa montée dans la chaîne de valeurs et non dans une concurrence avec les produits gratuits disponibles sur le web.

Cette montée dans la chaîne de valeurs passe principalement par deux voies : le compte-rendu de faits (grâce au renforcement du journalisme d’investigation) qui ne sont pas accessibles gratuitement (en particulier ceux qui échappent à des témoins directs) et la mise en perspective des événements pour leur donner du sens.

A mes yeux, le corollaire du recours croissant des journalistes à l’analyse dans leur couverture de l’actualité est l’affichage de leurs opinions afin que l’on sache d’où ils s’expriment. A cet égard, je partage la vision du chercheur en journalisme de Harvard David Weinberger que “la transparence représente la nouvelle objectivité”.

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