2015 verra-t-elle la mort de la messagerie vocale fixe ?

Telle est la question posée par une initiative de Coca-Cola.

La direction informatique du Groupe a décidé de supprimer les messageries vocales sur les téléphones fixes de tous les collaborateurs du Siège. Le leader mondial des sodas est l’une des plus grandes entreprises mondiales à franchir ce pas.

Contrairement à ce que crurent initialement ses collaborateurs, la première motivation de cette mesure n’est pas économique* : elle permettra de réduire les coûts fixes annuels de seulement 100 000 dollars. Il s’agit bien plutôt de “faciliter le travail et d’augmenter la productivité“.

Le Siège de Coca-Cola à Atlanta – (CC) Hector Alejandro

Il est vrai que la messagerie vocale fixe est aussi peu ergonomique que possible – même et surtout lorsqu’elle est comparée à son équivalente mobile – et qu’elle représente une incongruité dans un monde où les canaux numériques natifs en tout genre (emails, SMS, messageries, chats…) prennent une place de plus en plus dominante dans nos usages.

Et encore le passage dans le monde professionnel des générations Y et Z est-il loin d’avoir atteint son plein effet. Cette différence générationnelle a d’ailleurs été prise en compte par Coca-Cola qui a permis à certains de ses collaborateurs de conserver leur messagerie vocale fixe si elle est essentielle pour leur activité. 6% des employés du Siège ont choisi cette option.

Plus globalement, la décision du groupe d’Atlanta et la disparition à terme de la messagerie vocale fixe constituent une nouvelle illustration du fait que les méthodes de communication professionnelle sont désormais dictées par nos pratiques privées alors que, pendant plusieurs siècles, l’innovation dans ce domaine provenait de la sphère professionnelle (et souvent militaire).

* Le Groupe doit économiser 3 milliards de dollars d’ici 2019.