6 août 2016 | Blog, Blog 2016, Management | Par Christophe Lachnitt
Le bonheur ne se décrète pas plus au travail qu’ailleurs
T-Mobile a été réprimandé par le Conseil américain des relations du travail pour avoir violé la loi en incluant dans son règlement interne une disposition selon laquelle ses collaborateurs doivent “préserver un environnement de travail positif favorisant les relations professionnelles efficaces”.
Au-delà de l’atteinte à la liberté d’expression et au droit syndical que cette prescription induit, elle pose également la question du bonheur au travail.
Dans un article du New Yorker, Alicia Grandey, une spécialiste de la psychologie managériale au sein de l’Université de Penn State (Pennsylvanie), tient à ce sujet des propos cohérents avec la position que j’ai toujours défendue sur Superception :
“Un sentiment ressenti comme forcé ou contrôlé par autrui n’est pas aussi bénéfique que lorsqu’il vient de soi. Vous ne pouvez pas faire ressentir quelque chose de positif à des individus. Si elle est exigée, une émotion est factice et forcée. Vous créez un effet boomerang car vous donnez l’impression de vouloir opérer comme Big Brother“.
A mon sens, le bonheur (ou même le plaisir) au travail doit être créé, pas décrété, encouragé, pas encagé. Sa condition fondamentale, comme pour toute émotion, est l’authenticité, en l’occurrence celle du leader qui essaie de le propager au sein de son organisation : authenticité de l’objectif recherché (la performance et l’épanouissement ou, mieux, la performance par l’épanouissement) et authenticité des moyens employés pour l’atteindre.
A cet égard, la capacité d’empathie du manager est fondamentale car les êtres humains ne sont pas des robots. Leurs émotions dans le cadre professionnel dépendent largement de leur vie personnelle. Le manager qui ne s’intéresse pas à cette dimension ne peut pas comprendre certaines des réactions de ses collaborateurs.
Il ne s’agit naturellement pas de faire preuve d’intrusion dans le domaine privé mais d’être dans une posture d’écoute active, c’est-à-dire de signaler à ses collaborateurs que tout ce qui les concerne vous intéresse, pas seulement l’atteinte de leurs objectifs professionnels, et que vous êtes en permanence à leur disposition pour échanger, quel que soit le sujet concerné.