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Toute vérité n'est que perception

Mise en place d’une organisation : ne cédez pas aux sirènes du schéma idéal

Illustration avec l’un des plus grands managers de notre époque.

L’opposition, en demi-finale de la Champions League, entre Manchester City et le Real Madrid mit aux prises deux entraîneurs aux visions opposées. Pep Guardiola, le coach de l’équipe anglaise, est concentré sur la puissance de sa philosophie de jeu, qu’il traduit en schémas tactiques qui doivent être appliqués de manière extrêmement rigoureuse par ses joueurs, quel que soit leur niveau. Carlo Ancelotti, son homologue à la tête du club espagnol, est focalisé sur les forces de ses joueurs, quel que soit leur niveau, en fonction desquelles il agence ses schémas de jeu de manière extrêmement plastique. Si Pep Guardiola est un génie du jeu, Carlo Ancelotti est un génie des joueurs.

Que le second l’ait emporté sur le premier lors de cette demi-finale ne signifie rien de définitif quant à leurs talents respectifs, tant la double confrontation s’est jouée à peu de choses. Cependant, la logique managériale de l’Italien, qui lui a permis de se constituer peut-être le plus beau palmarès de tous les temps d’un entraîneur de club, me semble passionnante pour le monde de l’entreprise.

Carlo Ancelotti – (CC) Simon Stacpoole-Offside-Getty Images

De fait, sa faculté d’adaptation à ses collaborateurs présente deux avantages majeurs.

Le premier réside dans le fait que, mieux que n’importe quel autre coach, Carlo Ancelotti met ses joueurs en position de donner leur meilleur. C’est en effet lui qui s’adapte à eux et non l’inverse. Au lieu de devoir se plier à ses concepts organisationnels, ils peuvent se dédier entièrement à leur talent. Or c’est l’essence du rôle de manager que de faire en sorte que ses collaborateurs puissent exceller. Tout ce qui entrave cette performance va à l’encontre de la réussite de l’équipe concernée. C’est ainsi que, ayant rejoint le Real Madrid, l’Italien fit d’abord jouer son équipe en 4-4-2. Il se rendit compte que cette approche ne convenait pas à ses joueurs et restructura donc celle-ci en 4-3-3 afin qu’ils se sentissent plus à l’aise. Le Real, malgré l’usure de certaines de ses stars, vient de remporter le championnat d’Espagne et disputera en fin de mois la finale de la compétition européenne la plus prestigieuse.

Le second avantage de la logique managériale de Carlo Ancelotti est qu’elle lui permet de s’adapter aux mutations de son sport comme aux évolutions d’un match. Du reste, ses pratiques tactiques ont significativement changé depuis ses débuts comme entraîneur, alors qu’il était l’élève du conceptuel Arrigo Sacchi. De même, est-il réputé pour modifier avec vista la configuration de ses équipes en cours de partie. C’est ainsi que, mercredi soir, il remplaça en moins de dix minutes les trois stars iconiques du milieu de terrain du Real Madrid (Casemiro, Toni Kroos et Luka Modric), alors que l’équipe comptait deux buts de retard sur Manchester City, pour adopter une tactique différente… et victorieuse.

La condition sine qua non de la philosophie de leadership de Carlo Ancelotti est une relation authentique avec ses joueurs. Pour connaître leurs forces, il doit s’intéresser sincèrement à eux, dans leur métier de footballeur et dans leur vie en dehors du terrain. Il est d’ailleurs réputé pour passer autant de temps avec le plus anonyme des remplaçants qu’avec la plus célèbre des stars, pour être toujours à leur écoute et pour être aussi ouvert au dialogue quand ils se sentent moins bien que lorsqu’ils sont sur un nuage. Cette dimension humaine de son management a suscité un respect profond de ses joueurs à son endroit dans toutes les équipes qu’il a dirigées.

Ce sont autant d’enseignements dont tous les managers devraient s’inspirer : s’adapter aux qualités de leurs collaborateurs plutôt que de vouloir mettre en place une structure, certes idéale sur le papier, mais qui ne correspond pas à leurs qualités et, pour ce faire, s’intéresser authentiquement à chacun d’eux plutôt que de les traiter comme des pions ou de se préoccuper des seuls virtuoses. C’est ainsi qu’ils pourront faire progresser individuellement et collectivement leur équipe.

Dans une organisation, la structure doit être une inspiration, pas une prison.

Un commentaire sur “Mise en place d’une organisation : ne cédez pas aux sirènes du schéma idéal”

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Intéressante analyse de deux coachs mais comme justement dit, ça s’est vraiment joué à trois fois rien comme ce fut d’ailleurs le cas contre le PSG et plus encore contre Chelsea. Le Real fut à chaque fois plutôt dominé dans le jeu mais sut marquer opportunément. Et puis il y a quand même un vrai leader d’équipe à Madrid. Et bien sûr l’imperturbable Carlo;

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