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Communication.Management.Marketing

Toute vérité n'est que perception

Larry Page est en train de devenir PDG

Le co-fondateur de Google, qui avait repris le titre de PDG au mois d’avril dernier, est finalement en train d’enfiler le costume. C’est l’une des conclusions que l’on peut tirer de la conférence téléphonique tenue par l’Entreprise avant-hier pour présenter ses résultats du deuxième trimestre (année fiscale américaine).

J’avais fait part ici même de mes doutes sur la performance en matière de communication de Larry Page depuis son retour au poste de PDG, notant une première amélioration lors de l’assemblée générale des actionnaires du Groupe il y a presque un mois et demi. Le progrès s’est confirmé à l’occasion de ce nouvel exercice de communication financière.

Larry Page – (CC) Dino Gravato

C’est un Page beaucoup plus sûr de lui et affirmant son leadership que nous pûmes écouter. Alors que lors du call précédent (son premier en tant que PDG), il n’avait parlé que deux minutes et n’avait pas participé à la session de questions-réponses avec les journalistes et analystes, il prit cette fois clairement les choses en main.

Il commença par une longue introduction sur les résultats du trimestre écoulé (e.g. un chiffre d’affaires de 9 milliards de dollars, soit une croissance de 32% par rapport au deuxième trimestre 2010), sur le positionnement actuel de Google et sur sa foi dans la pertinence de la stratégie de l’Entreprise. Ce fut aussi l’occasion pour lui d’insister sur ses priorités – la vitesse d’exécution, l’attention accordée aux produits dans l’organisation du Groupe et le focus sur un nombre plus réduit d’initiatives. Last but not least, il partagea sa confiance dans la nouvelle tentative de Google pour faire vaciller le trône de Facebook dans les réseaux sociaux avec Google+ qui a déjà engrangé 10 millions de membres (sur invitation seulement) en deux semaines d’activité.

Au moins aussi important est le fait que Page ait paru moins défensif lorsqu’il expliqua de nouveau les investissements de Google dans des domaines qui effraient Wall Street car ils ne semblent pas pouvoir être rentables dans un avenir prévisible. Il est en effet primordial qu’un dirigeant d’entreprise apparaisse ferme sur sa vision stratégique. Dans le cas contraire, ni ses collaborateurs ni ses partenaires industriels ni ses clients ne le suivraient. Ainsi que je l’avais écrit, ce n’est vraiment pas la perception que j’avais eue de Page à l’occasion de l’AG.

Ce qui est intéressant, c’est que, avant-hier, la différence ne tint pas tant aux phrases prononcées à ce sujet par Page – il réutilisa au mot près certaines expressions énoncées lors de l’AG : “Nous ne parions pas l’avenir de l’entreprise sur ces développements” (la voiture sans pilote…), “Nous sommes des gestionnaires très prudents de l’argent des actionnaires” – mais sur l’articulation de son propos et, surtout, sur la manière dont il l’exprima : beaucoup moins dans la justification et beaucoup plus à l’aise. C’est une nouvelle démonstration que la manière dont nous nous exprimons compte au moins autant, dans la perception que nous générons, que ce que nous disons.

Larry Page participa aussi aux questions-réponses et fit même preuve d’humour, un signe supplémentaire de son nouveau confort dans cet exercice. Et, durant le call, il mit en ligne sur son compte Google+ le texte de son propos introductif, faisant une belle publicité au nouvel étendard social de son Entreprise.

Un bémol, cependant : Page nous a ressorti la comparaison entre Google et une brosse à dents qu’il avait inaugurée lors de l’AG des actionnaires, affirmant qu’il voulait que les gens se servent des services de Google, comme d’une brosse à dents, deux fois par jour. Cela me semble l’une des comparaisons les plus débilitantes que l’on puisse imaginer. Car, au-delà de l’utilisation biquotidienne, qu’y a-t-il de commun entre un produit aussi banal qu’une brosse à dents et les services hi-tech de Google ? Est ce qu’une brosse à dents mobilise dans votre imaginaire l’ambition de changer le monde qui anime Larry Page et Google depuis la création de l’Entreprise ?

S’il vous plaît, que quelqu’un dise à Larry que, à cet égard, il faut tourner la page. 🙂

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