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Toute vérité n'est que perception

Les médias n’en font-ils pas assez ?

C’est ce que pense Barack Obama.

The New Republic, le magazine racheté il y a moins d’un an par Chris Hughes, un jeune cofondateur de Facebook (lire ici), vient de lancer sa nouvelle formule en faisant sa Une sur une interview de Barack Obama.

Dans cet entretien sans grand relief, le Président réélu aborde le paysage médiatique américain. Il déplore la radicalisation des médias conservateurs et libéraux ainsi que leur influence démesurée sur les dirigeants politiques. Il regrette également, semblant découvrir la lune, que les médias soient davantage intéressés par les conflits que par la recherche du consensus : “Un dirigeant ne passe pas à la télévision lorsqu’il affirme qu’il est d’accord avec son opposant politique. Par contre, ceux qui utilisent l’invective et l’insulte sont invités sur les plateaux“.

Obama aborde ensuite un thème éminemment plus important : le positionnement de la presse vis-à-vis du débat politique. Il souligne ainsi que les journalistes américains, valorisant l’apparence d’objectivité, renvoient de plus en plus dos à dos Démocrates et Républicains. Le Président américain – qui se soumet moins que ses prédécesseurs aux questions des journalistes (lire ici) – n’est pas le plus crédible pour critiquer les médias. Il a cependant raison sur le fond.

(CC) Barack Obama

La radicalisation du paysage médiatique américain – sur les chaînes câblées et, plus encore, sur Internet – a en effet pour conséquence que la recherche de l’objectivité journalistique est un exercice de plus en plus dangereux. Le journaliste qui s’y essaie se fait attaquer en permanence par les plus extrémistes des deux camps. Il est donc plus aisé d’adopter une fausse neutralité en présentant les points de vue des deux camps sans les décrypter et en faisant porter la responsabilité de manière égale aux deux partis lorsque leurs négociations échouent ou traînent en longueur comme ce fut le cas récemment sur le déficit budgétaire et la dette fédérale.

De ce fait, un nouveau type de journalisme prospère : la vérification des faits. Des rubriques spécifiques sont consacrées à évaluer l’exactitude des déclarations des leaders politiques. Comme je l’expliquais il y a quelques mois (lire ici), cette tendance est aberrante car cette vérification devrait être consubstantielle au métier de journaliste. Quel est l’intérêt en effet, pour un citoyen, de suivre l’actualité telle que ses acteurs voudraient qu’elle soit relatée ? C’est de la publicité, pas du journalisme.

Si un sportif perd un match et qu’il affirme dans la conférence de presse consécutive l’avoir gagné, le journaliste doit-il citer ses propos sans souligner qu’ils sont erronés ? Evidemment pas. Personne n’imaginerait que l’assertion du sportif soit benoîtement reprise dans l’article consacré à l’événement et qu’elle soit décryptée parallèlement dans une rubrique dédiée à la vérification des faits. C’est pourtant la situation ubuesque que nous vivons de plus en plus outre-Atlantique – et à moindre degré en France – dans le domaine politique.

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