Dans quel pays la presse peut-elle mettre en doute l’intelligence d’un candidat majeur à la Présidence ?

Les paris sont ouverts. Réponse dans l’article qui suit.

Il s’agit des Etats-Unis où la presse jouit d’une liberté garantie par la Constitution – dont le premier amendement stipule que “le Congrès ne passera aucune loi portant atteinte à la liberté d’expression ou de la presse”.

Ainsi, il y a quelques jours Politico, le troisième site d’information politique le plus lu aux Etats-Unis, a-t-il publié un article (cf. ci-dessous) titré “Perry est-il crétin ?”. Rick Perry est aujourd’hui en tête des sondages relatifs à la primaire présidentielle républicaine. Il est gouverneur du Texas, le second plus grand Etat américain, depuis 11 ans. C’est donc tout sauf un candidat gadget.

En résumé, l’article conclut que Perry est remarquablement doué pour conquérir et conserver le pouvoir mais que son manque de curiosité intellectuelle limite la pertinence des informations qu’il utilise pour exercer ledit pouvoir. L’article reprend d’ailleurs une citation qui fait le tour de certains cercles républicains : “Rick Perry est comme George W. Bush sans le cerveau”. Vous apprécierez l’autodérision…

Blague à part, je trouve remarquable que la presse américaine utilise ainsi la licence dont elle bénéficie. Certes, le titre de l’article est racoleur – mais, ainsi que je le rappelle régulièrement, la presse est un business et il faut gagner la bataille permanente de l’attention. Cependant, cette accroche est suivie d’une réelle enquête journalistique. Il ne s’agit donc pas d’une attaque gratuite d’une presse d’opinion mais d’une tentative d’éclairer le futur électeur.

En effet, un électeur se doit d’être aussi bien informé qu’un gouverneur.