29 octobre 2011 | Blog, Blog 2011, Communication | Par Christophe Lachnitt
La leçon de perception de Kim Jong-Il
Une voix peut faire changer de voie tout un pays.
Le gouvernement de Kim Jong-Il vient d’interdire à ses 200 ressortissants qui travaillaient en Libye de rentrer chez eux. Le régime totalitaire craint la contagion que pourrait créer dans leur pays natal celles et ceux qui ont vécu le Printemps arabe. Les médias nord-coréens n’ont d’ailleurs pas encore annoncé la mort de Kadhafi.

(CC) MichaelTyler
Ce comportement illustre tout à la fois le sentiment de vulnérabilité du pouvoir nord-coréen et sa maîtrise des phénomènes de perception. En effet, il suffit d’un homme, d’une femme, d’une voix pour changer le monde. Un premier individu convainc un autre de s’engager pour une cause. Dès lors que cette deuxième personne passe à l’action et persuade elle-même un autre ou plusieurs autres compagnons de rejoindre l’initiative naissante, l’effet d’entraînement est créé.
Seules la force de l’idée mobilisatrice, les circonstances et la chance détermineront l’issue du soulèvement. Beaucoup de révolutions et de mouvements sociaux ont commencé ainsi, de l’agitation des sociétés occidentales née en 1968 sur le campus de l’Université de Berkeley aux récentes insurrections citoyennes des pays arabes.
L’outil phénoménal de propagation que constitue Internet apporte une puissance inédite à l’effet d’entraînement créé par les premières mobilisations individuelles. Mais les exemples précités illustrent le fait que des mouvements d’ampleur peuvent aussi se lever sans l’aide du web.
C’est certainement ce que redoute Kim Jong-Il en se disant que, si une voix peut changer le monde, 200 voix peuvent soulever les 23 millions de victimes de son régime arbitraire.