4 mars 2012 | Blog, Blog 2012, Management | Par Christophe Lachnitt
La leçon de management de Mark Zuckerberg
Comment éviter que la croissance de Facebook ne transforme la start-up en bureaucratie ?
Facebook se prépare à une introduction en Bourse qui pourrait faire date dans l’histoire de la Silicon Valley si les actionnaires potentiels ne sont pas déroutés – voire dégoûtés – par l’arrogance de “Zuck” (qui conservera par exemple 57% des droits de vote) à leur endroit. La fourchette haute de la valorisation de l’Entreprise tangente les 100 milliards de dollars, ce qui représenterait 27 fois son chiffre d’affaires 2011 (3,7 milliards de dollars).
Pourtant, Zuckerberg a l’intelligence de ne pas se reposer sur ses jeunes lauriers. A cet égard, le très intéressant article “Inside Facebook” que vient de publier FORTUNE sur son édition pour iPad (voir ici mais le papier n’est pas encore accessible gratuitement) relate la hantise éprouvée par le jeune PDG à l’égard de la question citée dans mon introduction. Et pourtant, Facebook, qui ne compte “que” 3 200 collaborateurs, ne représente aujourd’hui qu’un dixième de la taille de Google.
La quête permanente de l’agilité qui anime Zuckerberg s’exprime notamment dans une pratique managériale pour le moins étonnante : tous les 12 ou 18 mois, les ingénieurs de l’Entreprise doivent quitter leur poste et leur équipe durant un mois afin de travailler sur un projet différent. Cette règle est inconfortable pour beaucoup d’ingénieurs qui ont développé une expertise sur un sujet précis et sont ainsi forcés de sortir de leur zone de confort.
Mais un tiers d’entre eux rejoignent une nouvelle équipe à la fin de leur mois de “stage”. Ce processus permet à son instigateur d’insuffler en permanence du sang nouveau et des idées neuves au sein de ses équipes d’ingénieurs. Elle garantit aussi qu’aucun manager ne puisse se bâtir un fief interne.
Je trouve admirable que Zuckerberg prenne ainsi des risques significatifs de désorganisation de son entreprise pour mettre ses actes en conformité avec ses convictions anti-bureaucratiques.
Cela ne veut pas dire pour autant que cette méthode soit applicable à toutes les entreprises mais elle pourra certainement en inspirer plus d’une – qu’elle soit mise en oeuvre à l’identique ou, par exemple, limitée aux entités.