24 avril 2012 | Blog, Blog 2012, Management | Par Christophe Lachnitt
Plus que du foot
Le FC Barcelone, qui joue ce soir une demi-finale difficile de Coupe d’Europe, est un exemple extraordinaire de subsomption d’une activité sous une culture. Mesdames, ne fuyez pas cet article car vous y découvrirez que le football peut être bien plus qu’un sport.
Xavi, l’un des meneurs de jeu du FC Barcelone, a accordé une fascinante interview à L’Equipe Magazine. Il y raconte sa vie au sein du club qu’il a intégré à l’âge de neuf ans. Un club dont il affirme dès le début de l’entretien qu’il constitue une école de vie et non une école de football. Lors de son apprentissage de jeune footballeur, ses éducateurs “s’inquiétaient de tout ce qui (le) concernait. Moins du foot, d’ailleurs, que de tout le reste“.
Pour en venir au football, la méthode du club se trouve résumée dans une phrase de Xavi : “le Barça a révolutionné le football parce qu’il forme des joueurs comme s’ils devaient être des entraîneurs“. Partant, les joueurs y apprennent, en sus d’une culture de vie, une culture footballistique : penser avant de recevoir le ballon, placer son corps dans la bonne position en toute occasion, toujours anticiper, avoir une vision du jeu, faire le meilleur choix instantanément en fonction d’une multitude de paramètres, bien traiter le ballon… Et, le plus remarquable est que cette philosophie de jeu – “le meilleur moyen pour bien défendre est d’avoir le ballon” – héritée de Johan Cruijff est déclinée des plus jeunes du club à l’équipe professionnelle.
Davantage qu’une culture, qu’une philosophie même, c’est une identité.
Au Barça, le joueur n’est pas jugé sur ses capacités physiques – Xavi mesure ainsi 1,70 mètre, une taille aujourd’hui rédhibitoire dans la plupart des clubs professionnels de la planète. Il est jaugé sur sa faculté à être rapide dans la prise d’informations, la décision et l’action. Tous les joueurs passés par les centres d’entraînement du Barça ont appris à comprendre le jeu. Ce qui n’est parfois pas le cas des autres joueurs que les Barcelonais retrouvent en équipe d’Espagne et auxquels ils doivent par exemple expliquer l’intérêt d’une position corporelle pour gagner du temps sur l’adversaire ou avoir une meilleure vision du jeu.
C’est pourquoi certains joueurs stars s’intègrent parfois mal au sein du club : ils considèrent qu’ils n’ont rien à apprendre et manquent donc de l’humilité indispensable pour appréhender la culture du club et sa philosophie de jeu. Lorsqu’un nouveau joueur arrive au sein du club, on lui explique en effet que porter ce maillot implique une grande responsabilité, qu’il doit respecter l’histoire du club, sa mentalité et qu’il ne peut pas faire uniquement ce qu’il veut sur le terrain comme en dehors. En un mot, à Barcelone, le collectif est plus grand que la plus importante des individualités. Ce n’est pas un hasard si la devise de l’équipe est “mès que un club” (plus qu’un club).
Le sport n’a pas de mémoire : les sportifs et les équipes dont les résultats déclinent sont oubliés très rapidement. La force unique du FC Barcelone est de ne pas fonder son identité sur ses résultats mais sur des valeurs et d’estimer que ses valeurs sont supérieures aux performances éphémères. Et, de ce fait, l’identité du Barça est plus durable qu’un match gagné ou qu’une compétition perdue. Car, à quelques kilomètres du Camp Nou, les minimes du club sont éduqués pour être les futurs dépositaires de la culture, de la philosophie et de l’identité du club.
Un modèle pour tout manager et toute entreprise.
c’est clair le Barça (qui vient d’ouvrir le score contre Chelsea) c’est pas le PSG 🙂
LOL
zut ce post a porté la poisse au Barça (à moins que ce ne sois la petite forme de Messi)