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Toute vérité n'est que perception

Les jeux du cirque… médiatique ?

L’évolution de l’information vers le divertissement est-elle irréversible ? Et qui est à blâmer ?

Le journaliste américain Bill Moyers a partagé sur son site Internet l’interview qu’il a réalisée avec Marty Kaplan, l’une des grandes figures de l’Ecole de journalisme et de communication de l’Université d’Annenberg (Californie).

Kaplan y explique que s’est créé un “Disney World de la démocratie” dans lequel le niveau des émissions de télévision d’information baisse alors que le niveau du bruit médiatique, lui, augmente. Le résultat, à ses yeux, est que le grand public est mieux distrait mais moins bien informé et moins impliqué personnellement dans la vie citoyenne qu’il ne devrait l’être. Le journalisme serait ainsi passé du monde de l’information à celui du divertissement.

Lorsque tous les sujets politiques sont présentés en termes d’affrontement entre deux camps radicalisés, vous obtenez de grands moments de télévision car les oppositions sont très animées. Mais, à la fin de l’émission, les téléspectateurs ne sont pas plus avancés sur le fond des sujets“.

Marty Kaplan – (CC) Norman Lear Center

Le sympathique (si l’on en croit la photo ci-dessus) professeur Kaplan me semble généraliser un peu vite une situation plus complexe qu’il n’y paraît.

En premier lieu, il subsiste, même aux Etats-Unis, des émissions d’actualité de très grande qualité, en particulier sur les réseaux de diffusion publics – tels que la radio NPR ou la télévision PBS par exemple. Ce n’est pas la faute de ces médias s’ils ne recueillent pas les meilleures audiences. Ce n’est pas davantage la faute des médias privés financés par la publicité et/ou les abonnements s’ils cherchent à répondre aux goûts du public : s’ils ne le font pas, leurs concurrents s’en chargeront et ils auront perdu des parts de marché sans faire avancer la démocratie.

Par ailleurs, certaines émissions d'”infotainment” (mélange d’information et de divertissement) permettent souvent d’en apprendre davantage sur les sujets de fond, sous un vernis humoristique, que certaines émissions réputées sérieuses mais qui présentent des vues trop manichéennes. “The Daily Show”, l’émission du brillantissime Jon Stewart est mon exemple favori à cet égard (voir cet article).

Une nouvelle fois, on retrouve donc ici un constat que je fais régulièrement sur Superception et au sujet duquel je me distingue de Marty Kaplan : la nature et la teneur des contenus proposés par les médias est d’abord la responsabilité des citoyens avant d’être celle des patrons de programmes et rédacteurs en chef. Les médias constituent en effet un marché de la demande et non de l’offre.

Dans l’état actuel des choses, pour répondre à mes deux interrogations liminaires, il semble donc que l’évolution de l’information vers le divertissement soit difficilement réversible – sans être pour autant généralisée – et que le principal acteur à blâmer pour cette dérive soit vous et moi.

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