26 décembre 2012 | Blog, Blog 2012, Communication | Par Christophe Lachnitt
Les dinosaures ne meurent jamais
L’adaptation de la rédaction du New York Times au numérique est radicale.
Jill Abramson, directrice de la rédaction du quotidien new-yorkais, s’est exprimée deux fois ces dernière semaines à propos de la stratégie numérique du quotidien : lors de la Conférence Ignition organisée par le site Internet Business Insider à New York puis à l’occasion de l’une de ses traditionnelles sessions de questions-réponses “Grill Jill” avec les équipes du journal (relatée par Jim Romenesko sur son blog).
Quatre informations partagées par Jill Abramson méritent d’être relevées :
- la rédaction du journal compte aujourd’hui 1 150 journalistes (excusez du peu !), soit le même nombre qu’il y a dix ans. The New York Times doit rogner sur beaucoup de dépenses pour garder la tête hors de l’eau au coeur de la crise qui frappe aujourd’hui la presse écrite mais il ne sacrifie pas la qualité de ses contenus ;
- parmi ses 1 150 journalistes, environ 300-350 sont plus focalisés sur les éditions numériques du journal (web, applications mobiles…) mais la rédaction fonctionne aujourd’hui de manière intégrée au service des éditions papier et virtuelles ;
- les journalistes du Times écrivent naturellement beaucoup plus qu’il y a quelques années – en plus de leurs articles pour l’édition papier, ils doivent désormais également publier dans les éditions numériques et sur les blogs du Groupe. Ils trouvent la motivation à cette productivité accrue dans l’impact sans équivalent qu’ils obtiennent ainsi : pages vues sur Internet, reprises sur les réseaux sociaux… ;
- deux réunions de direction comptent chaque jour dans la confection du journal : celle du matin au cours de laquelle l’actualité est passée en revue et celle de l’après-midi consacrée à la définition de la Une du quotidien. Jill Abramson ne participe plus à cette dernière, pourtant la plus importante dans l’histoire et la culture du Times. Elle considère en effet que cette réunion, focalisée sur la seule édition papier du journal, est désormais moins importante que le conclave du matin qui décide du compte rendu de l’actualité par The New York Times dans toutes ses éditions en articulant notamment les articles qui paraîtront en numérique et ceux qui seront publiés en papier.