6 novembre 2013 | Blog, Blog 2013, Management | Par Christophe Lachnitt
Rien n’est plus fort qu’une communauté
Démonstration dans une ville traumatisée mais victorieuse.
Il y a quelques jours, les Red Sox de Boston remportèrent leur huitième championnat professionnel américain de baseball. Leur finale contre les Cardinals de Saint-Louis fut notamment marquée par la remarquable performance de David Ortiz qui en fut désigné meilleur joueur.
Aujourd’hui, le Dominicain, surnommé “Big Papi”, fait la Une de Sports Illustrated, le plus grand magazine américain de sport, avec des membres des forces de l’ordre de la ville qui avaient agi en héros lors de l’attaque terroriste qu’a subie la capitale du Massachusetts au mois d’avril dernier (lire ici).

La couverture du dernier numéro de Sports Illustrated – (CC) Sports Illustrated
On sait depuis Alexis de Tocqueville que la notion de communauté est primordiale pour les Américains qui “ont combattu par la liberté l’individualisme que l’égalité faisait naître“. Alors qu’ils peuvent, davantage qu’ailleurs, exprimer leur individualisme dans leur vie personnelle, les Américains ont un sens très fort de la communauté. C’est notamment vrai au niveau local où le sentiment d’appartenance et l’engagement collectifs sont extrêmement développés.
Ce sens de la communauté se retrouve au niveau national – malgré la radicalisation politique à l’oeuvre ces temps-ci – et s’exprime dans la célèbre affirmation de Bill Clinton lors de son discours de l’Etat de l’Union en 1996 : “l’Amérique est beaucoup plus qu’un lieu ; c’est une idée“.
C’est donc la puissance de la communauté bostonienne qu’exprime cette couverture de Sports Illustrated, laquelle serait inimaginable dans beaucoup de pays. Un autre magazine avait, dans la foulée des attentats, affiché le même message tout aussi brillamment (lire ici).
La leçon de management que je tire de cet épisode est que le manager ultime est celui qui arrive à transformer son équipe en communauté. Mais, comme aux Etats-Unis dans la relation entre les niveaux local et national, le manager ne doit pas construire son collectif en le déconnectant de la grande communauté dont il relève, celle constituée par l’entreprise à laquelle il appartient.