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Toute vérité n'est que perception

Boston : une image vaut mille maux

La plus belle expression de l’émoi généré par l’attentat de Boston.

Boston magazine a réalisé une photo de couverture exceptionnelle pour son numéro du mois de mai paru quelques jours seulement après l’attentat perpétré à l’arrivée du marathon de la capitale du Massachusetts. John Wolfson, le rédacteur en chef du magazine, a raconté l’histoire de cette couverture sur le site Internet du magazine.

Lorsque le drame se joua, la revue était en phase finale de conception, au stade où les dernières relectures sont effectuées pour dénicher les ultimes fautes de frappe et imperfections graphiques avant que le numéro ne parte en impression. L’équipe éditoriale réalisa immédiatement qu’elle allait devoir, en seulement trois jours, changer la couverture du magazine et remplacer l’un de ses principaux articles par un papier sur l’attentat. Elle prit également conscience que ses choix devraient incarner les sentiments de la ville après le drame.

La première idée fut de demander à plusieurs auteurs de Boston d’écrire des éditoriaux sur les événements. Mais il restait à trouver une illustration de couverture et c’était beaucoup plus difficile car l’erreur n’était pas permise : cette couverture serait vue par des dizaines de milliers d’habitants en devanture des kiosques de la ville alors qu’ils commençaient à peine à se remettre de la tragédie.

Les deux responsables de la création artistique du magazine proposèrent d’utiliser des chaussures portées par des coureurs du marathon de Boston pour former un coeur. L’idée éditoriale initiale fut aussitôt abandonnée et il fut décidé de raconter l’histoire des propriétaires des baskets utilisées pour la photo.

(CC) Mitch Feinberg, Boston magazine

(CC) Mitch Feinberg, Boston magazine

Le plus dur restait à accomplir : réunir une centaine de chaussures et interviewer leurs propriétaires, le tout en un temps record. Le magazine mit alors en ligne des messages sur ses comptes Facebook et Twitter pour solliciter les coureurs du marathon. Parallèlement, ses collaborateurs contactèrent leurs amis et les membres de leurs familles qui avaient pris part à la course. Environ 120 chaussures furent ainsi rassemblées et acheminées par la route à New York afin d’y être immortalisées par le célèbre photographe Mitchell Feinberg.

Quant aux histoires des coureurs, elles furent si nombreuses et puissantes qu’une page spéciale sera ouverte à partir du 30 avril sur le site web du magazine pour présenter celles qui n’ont pas pu trouver leur place dans son édition papier. Les athlètes du monde entier pourront y raconter leur propre histoire et y présenter leurs photos.

L’incroyable enthousiasme suscité par cette photo résulte du fait qu’elle illustre mieux qu’un long discours les mille maux subis par Boston durant ces folles journées ainsi que la solidarité dont la ville a fait preuve durant et depuis les événements. Rien n’est plus efficace qu’une émotion pour faire passer un message. Et rien n’est plus efficace qu’une idée simple pour faire passer une émotion.

Je suis convaincu que cette couverture, qui est un véritable manifeste, sera encore une référence créative dans cent ans.

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