21 décembre 2013 | Blog, Blog 2013, Communication | Par Christophe Lachnitt
Le pire tweet de l’année 2013…
… et la plus mauvaise communicante de la décennie ?
La vie de Justine Sacco, directrice de la communication d’InterActiveCorp (IAC), vient de changer.
IAC est une entreprise spécialisée dans le web et présidée par le redoutable Barry Diller. Elle détient notamment des sites aussi visités qu’About, Ask, Match, Meetic, The Daily Beast et Vimeo.
Hier, Justice Sacco a mis en ligne le tweet suivant depuis l’aéroport d’Heathrow :
“Je pars en Afrique. J’espère que je n’attraperai pas le SIDA. Je plaisante. Je suis blanche !”
L’heure de dresser les bilans de l’année 2013 dans tous les domaines n’est pas encore complètement arrivée mais on peut déjà décerner à Justine Sacco le titre de pire tweet de l’année et, peut-être même, celui de plus mauvaise communicante de la décennie.
Un hashtag (mot-clic) #HasJustineLandedYet et un compte parodique furent rapidement créés sur Twitter pour faire monter la pression sur la tweeteuse avant son atterrissage en Afrique. Plus globalement, la révolte du web suite à son tweet fut si intense que The New York Times lui consacra même un article. Naturellement, Internet étant Internet, cette révolte ne fut pas exempte de dérapages (sexisme, appels au suicide de Sacco…).
Dès qu’elle parvint à destination, Sacco supprima d’abord son tweet puis l’ensemble de son compte Twitter, la plus mauvaise réaction possible en termes de communication de crise. Alors que le mal était déjà fait et que l’annulation de son compte ne pouvait rien y changer (on ne peut rien effacer sur le web), elle aurait mieux fait de s’expliquer, s’excuser et tenter de communiquer positivement sur les sujets (santé publique, racisme…) qu’elle avait dévastés en moins de 140 caractères.
Le plus étonnant est que ce n’est pas la première fois, ainsi que le rappelle The Raw Story, que la subtile communicante dérape sur Twitter, ce qui semble écarter l’option d’un piratage de son compte hier. Elle y avait ainsi révélé l’an dernier avoir fait un rêve érotique au sujet d’un enfant autiste.
On se demande comment cette délicieuse personne peut encore promouvoir l’image d’une entreprise… IAC a publié un commentaire officiel se démarquant clairement du tweet de sa directrice de la communication mais n’annonçant tout aussi clairement aucune décision quant à son emploi au sein de l’Entreprise.
Cette débâcle numérique illustre deux dangers de Twitter (et d’Internet en général) :
- chacune de nos expressions professionnelle ou privée en ligne peut trouver une caisse de résonance qu’il nous est impossible de contrôler. Le web est le média de l’irrémédiable où rien n’est jamais innocent ;
- à l’ère du temps réel, les réputations se font et se défont à la vitesse de la lumière. Ainsi que l’avait écrit Jack Dorsey sur Twitter il y a quelques mois, “vous ne valez que ce que vaut votre dernier tweet” (lire ici).
Ce sera dur mais reste à savoir qui battra son record cette année !