17 février 2014 | Blog, Blog 2014, Marketing | Par Christophe Lachnitt
Le marketing, première victime de l’ultracrepidarianisme
Une notion née au IVème siècle avant J.-C.
Ainsi que le rappelait hier sur Twitter Marc Andreessen, cofondateur de Netscape et désormais capital-risqueur, l’ultracrepidarianisme est la pratique consistant à donner son avis sur des sujets à propos desquels on n’a aucune compétence.
Ce terme provient d’un commentaire adressé par l’artiste grec Apelle à un cordonnier qui critiquait l’une de ses toiles : “sutor, ne supra crepidam” (“cordonnier, pas plus haut que la chaussure“). Rapportée par Pline l’Ancien, cette phrase devenue proverbe explique au malotru où s’arrête sa compétence pour juger l’oeuvre peinte.

(CC) Sue Richards
Il se trouve que le marketing est l’une des premières victimes de l’ultracrepidarianisme car il combine à mon sens deux caractéristiques :
- il est (le plus souvent) mis en oeuvre à destination du grand public, lequel se sent donc fondé à évaluer ce qui s’adresse à lui et glisse insensiblement de l’expression d’un goût à celle d’un jugement censément professionnel ;
- à la différence d’autres activités destinées au grand public, il ne revêt pas de manière évidente la forme d’un savoir technique requérant un apprentissage dédié.
C’est pourquoi le marketeur doit souvent se doubler d’un pédagogue pour expliquer les ressorts d’une discipline que tant de personnes croient maîtriser sans même la connaître.